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Le sarrasin : une culture aux multiples atouts !

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Le sarrasin était à l’honneur à l’occasion de la porte ouverte qui a eu lieu chez Guillaume COHU, près de l’Aigle (61). L’occasion pour les 15 visiteurs de découvrir sa culture.

Guillaume COHU est céréalier bio sur la commune de Vitrai sous l’Aigle (61). Installé depuis 2018, il y cultive blé, avoine, orge de printemps, prairies temporaires et sarrasin. La conduite de son système est opportuniste et économe : du matériel d’occasion, pas d’achat de fertilisant, utilisation de semences principalement fermière… L’alternance des cultures se raisonne selon l’état de la parcelle et du marché.

 

Semer le sarrasin : dans des terres chaudes !

Le sarrasin est une culture d’été : il se sème de mi-mai à mi-juin (Th° idéale du sol : autour de 12°C). Il trouve sa place derrière un méteil ensilé, une culture ratée… Cette plante très rustique se plaît dans beaucoup de types de sol. Cette polygonacée est très couvrante et possède des propriétés allélopathique : elle nettoie très bien les parcelles (et limiterait même le développement du rumex).

Guillaume le sème derrière une prairie temporaire composée de trèfle (blanc ou violet), après 2 passages de chisel passés à 4-5 jours d’écart et un labour. Les rangs sont semés à 12,5 cm d’écartement. La dose de semis avoisine les 45 kg/ha (60 kg/ha si la semence a 2 ou 3 ans).

 

Une récolte délicate qui nécessite un séchage

Le sarrasin se récolte généralement en octobre. C’est une plante qui ne cesse de grandir/fleurir : lorsqu’on la récolte, on moissonne des graines vertes et on récolte du « vert » ce qui, au-delà d’encrasser la moissonneuse, nécessite de sécher les graines aussitôt après la récolte (au risque de la perdre par échauffement).

Certains producteurs fauchent la culture, l’andainent, avant de la reprendre au pick-up. Cette technique permet aux graines encore vertes de sécher (il ne faut pas qu’il pleuve sur les andains !) mais pénalise le rendement et nécessite d’avoir l’équipement nécessaire à portée de main.

Pour sécher son sarrasin, Guillaume utilise une benne à double fond qui permet de ventiler le sarrasin avec de l’air chaud. Côté rendement, une fois trié et séché, Guillaume produit en moyenne 650 kg de sarrasin/ha.

 

Quelques précautions à connaître avant de se lancer…

Pensez à assurer le débouché de votre sarrasin avant de le semer : cette culture représente un petit marché qui peut être vite saturé !

Le sarrasin est souvent récolté après les pulvérisations de prosulfocarde (herbicide) très volatile, ce qui peut contaminer le lot de sarrasin et le rendre impropre à la consommation : une récolte plus précoce peut éviter ce risque.

 

Parmi les atouts du sarrasin exprimés lors de cette journée :

✓ Cette polygonacée permet de diversifier les types de cultures dans la rotation.

✓ Son cycle court permet un semis de rattrapage en cas de besoin.

✓ Très mellifère, cette culture est appréciée des abeilles et permet une longue période de butinage puisque sa floraison dure longtemps.

✓ Le sarrasin est un très bon précédent pour le blé.

✓ Son coût de semence est faible.

✓ Limiter l’accès du sarrasin à l’azote : en présence d’azote, cette plante produit plus de végétation et moins de graines à privilégier les fins de rotations.

✓ Ses débouchés se diversifient : la graine peut être écrasée pour produire de la farine ou décortiquée pour pouvoir consommer la graine.

 

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