Un système 100% herbe en élevage allaitant pour gagner du temps
Objectif
Alléger le travail au quotidien, en temps et en pénibilité. Alléger le travail de saison.
Principe
Baser son système exclusivement sur l’herbe en été comme en hiver, sans complémentation avec pâturage tournant et regroupement des vêlages.
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Points forts - Points faibles
Points forts
- Réduction du travail et de la pénibilité en hiver (possibilité d’affourager ses animaux qu’une ou deux fois par semaine, arrêt des silos de maïs donc plus de débâchage, …)
- Réduction forte du travail de saison pour les cultures (arrêt de l’ensilage de maïs)
- Coût alimentaire faible par l’absence de complémentation pour les vaches
- Augmentation de l’autonomie alimentaire de l’élevage
Points faibles
- Pointe de travail au moment des vêlages et des récoltes de foin
- Baser son système sur un seul type de ressource, donc plus dépendant des aléas climatiques
Conditions/Règles de mise en œuvre pour être efficace
- S’assurer de pouvoir réaliser du foin/enrubannage de qualité
- Prévoir de stocker une plus grande quantité de foin/enrubannage
- Disposer de points d’eau en nombre suffisant avec un débit adapté : les consommations d’eau par les animaux augmentent par rapport à une ration avec ensilage de maïs
- Disposer d’un parcellaire adapté avec de bonnes clôtures. Des îlots compacts, d’une surface permettant la conduite de lots de 20 à 30 vaches (15 à 25 ha)
- Connaître la dynamique de la pousse de l’herbe et savoir estimer le stock d’herbe sur pied
- Des vêlages très groupés pour constituer des lots homogènes
- Ne pas hésiter à récolter beaucoup au printemps
L'exploitation agricole
Ludovic Viel à Picauville (50)
Description de l’élevage :
- 1 UTH
- 115 ha, 100% herbe + 14 ha d’achat d’herbe
- 115 Charolaises
- 150 UGB
- Vêlages groupés mars-avril-mai
- Productivité numérique : 92 %
- IVV moyen 378 j
- Poids des broutards (sevrage précoce) : 280 kg
Historique
Installé depuis 1997, Ludovic Viel a progressivement augmenté ses surfaces et son troupeau allaitant.
Situé en zone de marais, il a dû construire des bâtiments pour les vaches et génisses d’élevage afin d’épargner ses prairies peu portantes. Il a cherché à limiter ses coûts et surtout les coûts alimentaires.
« J’ai mis du temps à mettre en place mon système qui repose sur le regroupement des vêlages et le pâturage tournant.
La ration estivale est uniquement composée d’herbe pour les vaches. Concrètement, le pâturage commence dès que les premières vaches ont vêlé, soit vers la mi-mars, et se finit fin novembre. Grâce au pâturage tournant, j’obtiens une herbe de qualité en abondance ce qui me permet d’obtenir une croissance optimale des broutards. Je n’utilise ainsi que 8t de concentrés par an pour les veaux mâles destinés à être sevrés précocement. Je constate également une bonne reprise de poids en été de mes animaux pour une rentrée en stabulation en bon état ou une réforme rapide des vaches improductives.
Le second pilier de mon organisation est le regroupement des vêlages. 95% de mes vaches vêlent entre mars et mai, dont presque 50% seulement en mars. Cela me demande une réelle organisation mais j’en perçois les bénéfices en calant les besoins de mon troupeau sur la pousse de l’herbe.
En été je passe un peu plus de temps qu’avec un pâturage continu, mais en contrepartie je récolte un fourrage de meilleure qualité, ce qui me permet de passer l’hiver sans complémentation et donc de moins travailler à ce moment-là. En effet je donne uniquement du foin et des minéraux à mes vaches et de l’enrubannage à mes génisses. L’alimentation me prend alors qu’une heure et demi environ par jour, en comptant deux repousses de fourrage.
Il est nécessaire de réunir certaines conditions pour être efficace et y passer le moins de temps possible, comme disposer de terres regroupées, d’un bon réseau d’eau et de clôtures performantes. Cela demande un peu d’investissement mais c’est un réel gain de temps et de sérénité lorsque tout est mis en place. »
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