Episode 7

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Ça coince dans le GAEC

Dans ce septième article, Bruno témoigne sur les difficultés rencontrées avec sa fille Aurélie sur la mise en place des outils de suivi au sein du GAEC.

Episode 7/10 – Des outils de suivi contestés par le nouvel entrant

« Lorsqu’elle est arrivée sur l’exploitation en remplacement de mon frère, Aurélie a voulu modifier les outils de suivi du troupeau laitier. N’y voyant aucun intérêt, j’ai rejeté sa proposition. Elle n’a pas accepté mon refus. »

Le témoignage de Bruno, associé imaginaire, est typique d’une situation de blocage que l’on repère souvent dans les sociétés agricoles. Cette situation peut être source de forte tension si elle perdure. Mais on peut également la gérer comme ont su le faire Bruno et Aurélie.

Des outils mis en place avec mon frère

« Avec mon frère, Michel, nous avions mis en place plusieurs outils de suivi du troupeau : un tableau avait été installé dans la laiterie et un autre dans le bureau, un système de codes couleurs nous permettait d’identifier les vaches sous traitement. Ponctuellement il y a eu quelques problèmes mineurs mais globalement tout s’est très bien passé, l’organisation étant ajustée en fonction des situations rencontrées. »

Une remise en cause par Aurélie

dessin pour mieux vivre en tant qu'agriculteur et être content« Lors de l’installation de ma fille Aurélie, j’avais l’ambition de répartir sur un système de suivi du troupeau comparable à celui utilisé avec mon frère. Il avait fait ses preuves, il n’y avait pas de raison qu’il ne marche pas avec Aurélie. Assez rapidement j’ai modifié mon jugement. Aurélie était une passionnée d’informatique et ne comprenait pas pourquoi j’utilisais encore le papier. De mon côté je ne voyais pas l’intérêt de l’informatique sur l’exploitation. L’outil était trop compliqué pour les gens de ma génération. Etant aussi têtus l’un que l’autre, aucun n’a voulu céder. »

Des évolutions technologiques

« Pendant un certain temps nous avons procédé à un double enregistrement du suivi du troupeau : le mien sur papier et le sien sur ordinateur. Conscient de l’absurdité de la situation, j’ai accepté de passer à l’informatique et je me suis inscrit à un parcours de formation. Même avec l’aide de ma fille l’apprentissage fut ardu. Mais avec le temps tout s’est arrangé et je ne regrette pas de m’être mis à la bureautique pour la gestion de l’exploitation : le travail administratif est fait beaucoup plus efficacement. Aurélie m’a également fait évoluer sur l’usage du téléphone portable. J’ai eu beaucoup de réticence à me mettre aux SMS. Aujourd’hui je les utilise constamment. On a parfois besoin des jeunes pour dépoussiérer les vieilles habitudes ! »

Des évolutions également sur le temps de travail

«  Autre point sensible : les horaires de travail. Ma fille désirait terminer plus tôt le soir, au maximum à 19h30, hors période de gros travaux. Elle  voulait profiter de son époux et de ses enfants. Avec mon frère, il nous arrivait de finir à « pas d’heure ». J’avais gardé cette habitude après l’installation de ma fille. Pour Aurélie il n’en était pas question : elle revendiquait de terminer sa journée à une heure décente. Nous avons serré notre organisation quotidienne et maintenant nous arrivons à respecter le souhait de ma fille. »

Des évolutions positives

« Le soir, je rentre plus tôt à la maison, au grand plaisir de mon épouse. Ma fille est également très satisfaite. Dernièrement elle m’a dit « Les enfants n’attendent pas. Ils grandissent et ils partent. Il est important de prendre du temps pour faire des choses avec eux ». Je pense que, dans sa remarque, il y avait un reproche me concernant. Pour mes enfants tout est joué. J’essaie de me rattraper avec mes petits-enfants. En fait, les volontés de changement de ma fille allaient bien au-delà comme vous le découvrirez dans le prochain épisode. »

Une organisation claire…

Une bonne organisation c'est un équilibre entre les attentes et les tempéraments de chaque associé et les contraintes générées par l'activité. Elle est donc le fruit de compromis patiemment bâtis entre les membres de la société. De ce fait il n'y a pas d'organisation type. A chaque société son organisation.

Pour avoir une organisation cohérente il est important :

- de savoir qui fait quoi et que chacun sache de quoi il est responsable,
- que chacun ait son domaine d'autonomie dans lequel il se sente à l'aise,
- qu'il y ait de bonnes conditions de travail,
- qu'il y ait du temps libre,
- que le rythme, l’organisation et les méthodes de travail déployées par chacun puissent s’exprimer tout en respectant les besoins du GAEC.

…et efficace

Pour avoir une bonne organisation il est souvent nécessaire de mettre en place des outils. Chaque outil mis en place doit être réfléchi et avoir une utilité. Une bonne organisation peut se perdre très vite car l'environnement évolue. De plus elle touche à l'humain.

Attention à la sur-organisation improductive, voire contre-productive ! Le mieux est parfois l'ennemi du bien. Pour être efficace et pleinement utile, l'organisation ne doit pas être trop lourde.

Sortir d'une organisation déficiente est très difficile. Il est nécessaire de réagir dès l'apparition d'un problème.

 

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