L'injection

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Le biogaz produit par une unité de méthanisation peut être injecté dans le réseau de gaz naturel.

Pour cela, le biogaz doit subir une étape d’épuration afin de capter le CO2 et de concentrer uniquement le biométhane, semblable au gaz naturel.

C’est ce biométhane qui sera injecté. 

Les atouts de l’injection

Efficacité énergétique

l’injection apparaît comme une solution plus favorable que la cogénération puisque le biogaz est valorisé à hauteur de 95% de son potentiel énergétique (contre 80% maximum en cogénération si on valorise la chaleur). 

Soutien des pouvoirs publics

L’État prend en charge 40% du coût de raccordement des installations de production de biométhane aux réseaux de gaz naturel, il s’agit de la réfaction.

Nouveau tarif de rachat provisoire

Depuis novembre 2020, la filière bénéficie d’un nouveau tarif d’achat du biométhane provisoire.
Le Décret n° 2020-1428 du 23 novembre 2020 porte sur les diverses dispositions d'adaptation de l'obligation d'achat à un tarif réglementé du biométhane injecté dans un réseau de gaz naturel. L'Arrêté du 23 novembre 2020 fixe les conditions d'achat du biométhane injecté dans les réseaux de gaz naturel.
Ces textes sont entrés en vigueur le 25 novembre 2020.
L'arrêté tarifaire abroge le tarif d'achat en vigueur (arrêté du 23 novembre 2011) et le remplace par un nouveau tarif avec une structure révisée.

Quelles installations sont éligibles ?

Les nouvelles installations de méthanisation (toutes typologies) et la récupération de biogaz issu de décharges (installations nouvelles et existantes) jusqu'à 300 Nm3/h. Pour les installations d'une capacité supérieure, un appel d'offres est prévu. 
Les installations en cogénération souhaitant réaliser une conversion pour injecter le gaz dans les réseaux ne sont pas éligibles à ce tarif d’achat.
Le tarif d'achat est en guichet ouvert.

Quand déposer la demande de contrat ?

► Preuve de dépôt de la déclaration ou de l’enregistrement ICPE ;

► L’arrêté d’ouverture et d’organisation de l’enquête publique prévu en cas d’autorisation.

Durée du contrat : 

Le contrat est conclu pour une durée de 15 ans à partir de sa date de prise d'effet.

Tarif

  • Installations de méthanisation de produits ou déchets non dangereux hors boues de STEP urbaines et industrielles : un tarif d'achat (Tbase) + prime aux effluents d'élevage (Pef) + prime de raccordement (Pre) (applicable aux installations raccordées à un réseau de distribution qui dessert moins de 100 000 clients) - décote Aides ADEME (Rai) (le tarif subit une décote de 0,5 c€/kWh PCS en cas d'aide ADEME) ; 
  • Installations de méthanisation de produits ou déchets non dangereux y compris de boues de STEP urbaines et industrielles : Tbase + prime aux eaux usées (Peu) + Pre Rai
  • ISDND : Tbase + Pre Rai.

La baisse des tarifs par rapport à l'arrêté tarifaire du 23 novembre 2011 est comprise entre 1 et 15 % en fonction des typologies de projet.
L'arrêté prévoit une dégressivité du tarif à la signature du contrat d'achat, en fonction de l'atteinte des objectifs PPE (2 200 Nm3/h par trimestre). 
En cas d'injection portée (mutualisation d'un poste d'injection), le tarif est calculé, à partir du 1er janvier 2021, en fonction de la somme des capacités maximales de production de biométhane des installations de production associées au site d'injection.  

En plus d’une dégressivité trimestrielle, l'arrêté prévoit aussi une dégressivité du tarif à la signature du contrat d'achat, en fonction de l'atteinte des objectifs PPE (2 200 Nm3/h par trimestre).
La dégressivité est maximale (jusqu'à 50 % du tarif d'achat) :

  • si la différence entre la somme des capacités maximales de production des contrats d'achat signés, depuis la date d'entrée en vigueur de l'arrêté et la fin du trimestre, et la cible PPE atteint 44 000 Nm3/h,
  • ou si la somme des capacités maximales de production des contrats d'achat signés sur les deux derniers trimestres est supérieure à 22 000 Nm3/h.

La date de signature du contrat d'achat détermine le tarif d’achat applicable à une installation de production de biométhane.

Le tarif d'achat est plafonné mensuellement par une production mensuelle maximale (PMM), calculée à partir de la Cmax.

Limitation de l’augmentation de puissance

Sur les installations nouvelles (celles ayant signé un contrat d'achat à partir du 24 novembre 2020), la Cmax peut être modifiée tous les 24 mois (contre 3 mois aujourd'hui), sans dépasser le seuil de 300 Nm3/h fixé par l'arrêté tarifaire. Elle ne peut être inférieure à 70 % de la capacité maximale de production fixée dans le contrat.

Sur les installations existantes (celles ayant signé un contrat d'achat avant le 24 novembre 2020), la Cmax peut être modifiée tous les 24 mois. L'augmentation de puissance ne peut être supérieure de plus de 100 Nm3/h et ne peut être inférieure à 70 % de la capacité maximale de production fixée dans le contrat.

 

 

Les conditions pour injecter

  • Quantité d’intrants : cette valorisation est adaptée pour des unités traitant un volume important de matières.
    En effet, le tonnage annuel traité doit être supérieur à 9 000 T (correspondant à un potentiel d’injection de biométhane supérieur ou égal à 50 Nm3/h).
    Ces unités sont donc portées par des exploitations agricoles de taille conséquente ou par des groupements d’exploitations. 
  • Distance par rapport au réseau : l’injection est envisageable pour des projets installés à proximité du réseau de gaz (distribution ou transport) afin de réduire les coûts de raccordement. 
  • Capacité d’accueil du réseau : le point d’injection envisagé doit présenter une capacité d’accueil suffisante.
    Cela signifie que le débit d’injection ne peut pas dépasser le débit d’étiage. 
  • Volume minimum d’injection : Par logique de rentabilité économique, le volume minimum possible pour un projet en injection est pour l’heure de 50 Nm3/h (situation favorable vis-à-vis de la proximité et capacité du réseau.
  • Démarche : réserver une capacité d’injection sur le réseau en commandant une étude par le gestionnaire du réseau (GRDF ou GRTgaz) puis obtenir une autorisation d’exploiter (a minima : récépissé DREAL puis recevabilité ICPE).
  • Equipements : L’équipement nécessaire à cette valorisation est un épurateur (plusieurs systèmes existent en fonction de la ration, du volume à traiter et de la pureté recherchée).
    En plus du coût de raccordement c’est son surcoût par rapport à un cogénérateur qui nécessite une taille importante d’installation pour rentabiliser l’investissement et les charges opérationnelles.

Qu’est-ce que le droit à l’injection ?

Les capacités d’accueil du biométhane dans les réseaux gaziers sont inégales selon les régions. Dans certaines zones, il n’y a  aucune difficulté pour injecter l’ensemble de la production de biométhane.

Dans d’autres secteurs, il est nécessaire de limiter la production à un volume donné. Il est voire même impossible d’injecter sans investissement majeur au niveau des réseaux de gaz afin d’en renforcer la capacité.

Afin de développer un maximum de projets d’injection de biométhane dans les réseaux, le gouvernement a introduit la notion de droit à l’Injection dans l’article 94 de la loi EGAlim : « lorsqu'une installation de production de biogaz est située à proximité d'un réseau de gaz naturel, les gestionnaires des réseaux doivent effectuer les renforcements nécessaires pour permettre l'injection dans le réseau du biogaz produit, dans les conditions et limites permettant de s’assurer de la pertinence technico-économique des investissements définies par décret ».

Précisée par différents textes et décrets courant 2019, le droit à l’injection implique que les gestionnaires de réseau se doivent d’étudier des zonages de renforcements là où les réseaux ne peuvent absorber toute la production potentielle de biométhane des projets de méthanisation.

Ces renforcements de réseaux sont de deux types : maillage (canalisation reliant deux poches de consommations) ou rebours (poste de compression permettant de faire remonter le gaz du réseau de distribution vers le réseau de transport).
Le droit à l’injection ouvre aussi la possibilité à la mutualisation des coûts des ouvrages entre producteurs d’une même zone.

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