Impact des dérobées fourragères sur le maïs ensilage en sol superficiel

Contexte et objectif

Le programme d’expérimentation Fourrages (2020-2023) cherche à améliorer 3 axes :

• Améliorer l’autonomie fourragère et protéique des systèmes d’élevage
• Assurer un stock fourrager dans un contexte de réchauffement climatique
• Adapter ses pratiques aux enjeux sociétaux et environnementaux
   

L’objectif est d’identifier les mélanges, les différentes espèces (et variétés) adaptées aux conditions climatiques plus difficiles, ainsi que les conduites pour maintenir l’autonomie fourragère dans un contexte de réchauffement climatique au sein d’un territoire diversifié. Différentes dérobées fourragères ont été retenues afin de mesurer l’impact de celles ci sur la culture du maïs suivant en sol superficiel et sur des territoires moins arrosées de la Normandie. Les dérobées fourragères ne nécessitant pas de désherbage. Seul le rendement du maïs a été suivi ainsi que sa qualité alimentaire, les investigations n’ont pas porté sur la fertilisation de celui ci ou sur les adventices dans la culture.

Description mise en oeuvre

En septembre 2020 ont été implantées deux plateformes identiques de dérobées fourragères (zone 14 et 27). Plusieurs modalités ont été suivies sol nu, RGI pur fertilisé, RGI/TI, seigle forestier/légumineuses, trèfles purs... La récolte de printemps a permis de quantifier les rendements et valeurs alimentaires de chacune. Le maïs qui suit a été pesé et analysé pour certaines modalités.

Résultats 2021

2021 a montré une année froide et bien arrosée, ce qui ne permet pas de juger pleinement de l’impact des dérobées sur le maïs en situation difficile. Cependant, les résultats dans cette situation climatique ont été très positifs. La combinaison dérobées de printemps maïs est gagnante même en sol superficiel. Le rendement du maïs est supérieur derrière dérobées par rapport à un sol nu. L’autonomie fourragère et protéique est améliorée Il y a plus d’énergie et de protéines produites à l’hectare, grâce aux dérobées.

Le RGI pur fortement fertilisé n’apparait pas la meilleure solution pour la combinaison dérobée+maïs mais reste cependant plus intéressant qu’un maïs fait sans dérobée Les associations RGI trèfle Incarnat sont très intéressantes, notamment avec un mélange riche en légumineuses 70 trèfles en poids de semis) permettant l’absence de fertilisation. Le rendement cumulé est alors maximal, ainsi que la production d’UFL et de MAT/ha, et le cout du fourrage est réduit.

Le mélange à base de seigle forestier vesce velue semble être bien placé également mais les résultats doivent être confirmés.

Les trèfles purs se démarquent squarrosum et incarnat), la difficulté étant plutôt la récolte de ceux ci. Concernant le trèfle d’Alexandrie récolté à l’automne ou non récolté, il apporte une plus value rendement sur le maïs, mais nécessiterait d’une part d’être semé plutôt en aout qu’en septembre afin de lui laisser exprimer son potentiel, et d’autre part d’être récolté, sinon l’option n’est pas intéressante au vue du cout de la semence.

Reproductibilité

Le suivi de deux plateformes et les résultats de celles ci nous informe d’une tendance. Cependant les résultats ne sont pas similaires d’un lieu à un autre De nombreux facteurs interviennent pluviométrie, température, composition du sol, hétérogénéité du sol, date de semis et récolte. Le sujet ne nous a pas encore révélé tous ses secrets, notamment en année difficile pour les fourrages, l’expérimentation se poursuit sur 2022 (une plateforme 14) et 2023 (deux plateformes) 61 et 76.

Contrat d'objectif régional sur les  nouvelles pratiques agricoles