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Le croisement de races ne s’improvise pas !

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En septembre 2014, 160 visiteurs ont pu découvrir lors de la porte ouverte sur la ferme vitrine Reine Mathilde à Tracy Bocage les techniques innovantes en élevage laitier. L’un des aspects traités lors de cet après-midi : le croisement de races. Zoom sur cette pratique qui séduit de plus en plus d’éleveurs.

Dans les exploitations où l’herbe et le pâturage en particulier sont au cœur du système fourrager du troupeau, les éleveurs se heurtent parfois à des problèmes de fertilité, de longévité, de boiterie, de cellules… L’explication tient en partie à la sélection génétique et à l’augmentation de la consanguinité au sein des grandes races comme la Prim’holstein par exemple.

Pourquoi faire du croisement ?

  • réintroduire dans le troupeau des gènes ou des caractéristiques manquantes (ex : améliorer les taux cellulaires, avoir de meilleurs aplombs…),
  • recréer de la diversité génétique au sein d’un troupeau,
  • bénéficier du phénomène d’hétérosis (ou vigueur hybride).

Qu’est-ce que l’effet d’hétérosis ?

C’est le fait que pour un caractère donné, la performance d’un animal croisé est supérieure à la moyenne des performances de ses parents de races différentes. Des essais irlandais ont montré que le croisement d’un type Holstein avec un type Montbéliard engendrait un animal au potentiel laitier (litres/vache) supérieur de 3 % à la moyenne des potentiels laitiers de chacun des parents.

L’hétérosis permettrait notamment d’améliorer les critères de production d’une race (volume de lait produit par animal, taux,…) de 4 à 8 % et les critères de santé et fertilité (reproduction, facilité au vêlage, aplombs,…) de plus de 10 %.

Croiser les races, à chacun sa stratégie !

On trouve déjà dans bon nombre de fermes normandes, des troupeaux bigarrés où Holsteins et Normandes se côtoient et se croisent au gré des agrandissements de troupeaux.
Toutefois, si l’on cherche une vraie plus-value au croisement de race, celui-ci ne s’improvise pas. En effet, selon les objectifs de l’éleveur, la nature du croisement peut être très différente et il faut pour cela savoir ce que l’on veut : des vaches qui pâturent bien ? Des vaches qui consommeront beaucoup de stocks ? Des vaches avec de bons critères fonctionnels ? Il y a autant de croisements possibles que de stratégies d’éleveurs.


De plus, il faut respecter quelques règles. Par exemple, des études ont montré que croiser 3 races différentes permettait d’optimiser l’effet hétérosis alors qu’avec 2 races, on limite cette vigueur hybride et à 4 races et plus, on limite l’influence des races utilisées. De plus, il faut faire attention à ne pas perdre de vue les critères fonctionnels au détriment de la productivité de l’animal. Enfin, notons qu’il est indispensable d’associer le croisement de race à une politique de réforme stricte pour éliminer des caractères dysfonctionnants ou qui ne présentent pas d’intérêt.

Bien choisir ses races !

Chaque race a ses points forts et ses points faibles. Quand on parle croisement, la Jersiaise arrive souvent dans les discussions. De petit gabarit (et donc légère), rustique et avec des bons taux, elle est idéale si l’on recherche des animaux qui pâturent bien. Les croisées jersiais sont toutefois moins productrices en lait qu’une Prim’Holstein ou une Normande et la valorisation des veaux est difficile. Si l’on regarde les races plus « montagnardes », on peut penser à la Brune, la Montbéliarde ou la Simmental qui maintiennent le potentiel en lait tout en améliorant les critères fonctionnels. Attention cependant au côté « race mixte » de ces deux dernières, notamment sur les troupeaux de Normandes car les croisements font ainsi ressortir plus le type viande que le type laitier.

Enfin, on peut aller chercher des souches étrangères. Et dans ce domaine, les rouges scandinaves ont la côte. Bonnes laitières, bons critères de santé, et bons taux, elles permettent de conserver du gabarit sur les croisements avec de la Holstein et de bien valoriser les veaux et les réformes croisés

En conclusion…

Même si le croisement des races reste une pratique peu développée en Normandie, il est important de noter qu’il bénéficie des travaux de recherche sur l’amélioration de la génétique des races pures, qui ont donc encore de beaux jours devant elles.

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