En bio, les veaux doivent avoir un accès à l’extérieur
L’article 10, paragraphe 4 du règlement 889/2008, relatif aux règles applicables concernant les conditions de logement des animaux en AB, stipule que des surfaces minimales pour les espaces intérieurs et les espaces de plein air sont à respecter.
Ces surfaces, ainsi que les autres caractéristiques concernant les bâtiments, en fonction des différentes espèces et types de production, sont précisées dans l’annexe III du même règlement (voir tableau ci-dessous) :
Bovins et équidés | A l’intérieur | A l’extérieur |
Poids vif minimal (kg) | m2 / tête | m2 / tête |
Jusqu’à 100 | 1,5 | 1,1 |
Jusqu’à 200 | 2,5 | 1,9 |
Jusqu’à 350 | 4,0 | 3 |
Supérieur à 350 | 5 avec un minimum de 1 m2 / 100 kg | 3,7 avec un minimum de 0,75 m2 / 100 kg |
Annexe III du RCE n°889/2008 : Superficies minimales intérieures et extérieures et autres caractéristiques concernant les bâtiments en fonction des différentes espèces et types de production.
Cela signifie que, lorsque les conditions météorologiques le permettent (autrement dit, durant la période de PACAGE d’avril à octobre environ), tous les veaux doivent avoir un accès à une aire d’exercice extérieure (découverte en partie ou totalement) et ce, dès le plus jeune âge.
Le non accès des veaux à une aire d’exercice extérieure donne lieu à des écarts / sanctions de la part des OC. Des précisions seront apportées par l’INAO concernant les modalités d’application de ce point règlementaire (définition de « plus jeune âge », définition d’une « aire d’exercice extérieure »…)
Comment s’adapter ?
C’était le thème de la journée technique du 17 septembre 2020 qui s’est tenue à Saint Amand dans la Manche. Environ 50 agriculteurs ont pu profiter de retours d’expériences et de témoignages sur l’adaptation de l’élevage des veaux en matière de logement. Voici les pistes abordées :
Puis-je adapter ma nurserie actuelle ?
C’est la première question que l’on se pose. Pour y répondre, les bonnes questions à se poser :
- Puis-je ouvrir la nurserie actuelle par un côté ?
- Cette ouverture me permettra-t-elle une exposition Est / Sud-Est pour de bonnes conditions d’élevage ?
- Comment puis-je récupérer les effluents de la partie découverte ?
- Où vais-je abreuver les veaux : dehors ou dedans ? Et quelles adaptations sont nécessaires ?
- Dois-je faire un permis de construire en cas de terrassement ?
Cette réflexion peut être complexe et coûteuse. N’hésitez pas à consulter un conseiller du service Bâtiment pour vous accompagner.
Je passe aux igloos
Sortir les veaux ne signifie pas toujours les mettre à l’herbe. De nombreux élevages optent désormais pour des igloos collectifs. Souvent moins coûteux qu’une reconstruction de nurserie, ces igloos, doivent être placés sur un sol bétonné avec récupération des eaux brunes. Les éleveurs observent souvent une amélioration de la santé des animaux par rapport aux nurseries traditionnelles. L’abreuvement au seau ou au milk-bar se fait généralement dehors, bien que certains éleveurs aient pu couvrir la zone d’alimentation.
Je mets les veaux à l’herbe
Plus en rupture, la mise à l’herbe des jeunes veaux peut surprendre. Pourtant, les animaux s’adaptent bien à l’extérieur, broutant même assez vite l’herbe. Un tel dispositif nécessite toujours une proximité de la parcelle par rapport à la laiterie, des clôtures renforcées et un abri à prévoir en cas de grosses intempéries. Idéalement, il faut prévoir un espace assez grand ou des paddocks tournants, pour favoriser la consommation d’herbe.
Et pourquoi pas des vaches nourrices ?
Enfin, la délégation de l’abreuvement peut se faire grâce à des vaches laitières nourrices qui allaitent entre 2 et 3 veaux. Dans ce cas, le travail de l’éleveur est allégé mais sa présence reste indispensable pour garder un contact fréquent auprès des animaux afin de garder la docilité.
Élever ses veaux simplement et dans le respect du bien-être animal
Depuis plusieurs années et notamment depuis le début de ma conversion en agriculture biologique (2016), je cherche à produire du lait bio le plus simplement et le plus naturellement possible.
Mon exploitation, assez groupée, me permet de conduire un système très herbager et pâturant. Je veux que les vaches mangent un maximum d’herbe à la pâture. C’est pourquoi j’ai calé mes vêlages sur 2 périodes de l’année (printemps et automne) pour optimiser le pâturage au moment de la pousse de l’herbe et produire du lait toute l’année, comme le souhaite ma laiterie.
Témoignage de David BARBOT – EARL de l’Epannerie, agriculteur à Saint Amand (50)
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