Élevage de bovins pour la viande
Le secteur d'élevage de bovins pour la viande a connu une décennie 2000 tendue : investissements élevés (Programme de Maîtrise des Pollutions d'Origine Agricole) et revenu en forte baisse (stagnation de la consommation des ménages, hausse du prix des intrants).
Cependant, grâce à un endettement maîtrisé et une gestion prudente des cycles de production les éleveurs ont plutôt bien amorti ces chocs… Mais au prix de revenus qui se dégradent sur long terme.
Un niveau de capital par exploitation très élevé dans le secteur des bovins-viande
Dans le recensement agricole de 2010, on comptait 33 000 exploitations spécialisées dans l'élevage de bovins pour la viande soit 10,4 % des exploitations (à l'exclusion des exploitations de petite dimension, cf. la partie "Méthodologie" de ce dossier).
Au regard des autres orientations de production, l'élevage de bovins pour la viande se distingue sur trois points :
- c'est une activité lourde en capitaux. En effet, le capital productif (Immobilisations + Besoin de Fonds de Roulement) d'un élevage de bovins pour la viande était en moyenne de 350 000 € en 2012, contre 240 000 €, en moyenne, toutes orientations confondues
- l'endettement des éleveurs est faible. Le taux d'endettement (dettes court, moyen, long terme) des éleveurs est de 30 % contre 40 %, en moyenne nationale
- la rémunération du capital est limitée. Le revenu moyen des élevages de bovins viande est inférieur à la moyenne nationale ; compte tenu de l'importance des capitaux mobilisés, cela conduit à une rémunération du capital très en dessous de la moyenne.
Dans le fond, si on devait résumer le profil type de ce secteur d'activité (et pour tout dire un profil très stéréotypé, compte tenu de notre méthode d'analyse), on dirait que le chef d'une exploitation spécialisée dans l'élevage de bovins viande mobilise un capital très lourd, pour une revenu annuel plutôt faible, mais que ce capital lui appartient.