Les effets du changement climatique se ressentent en Normandie : augmentation des températures, précocité des cultures et des prairies… Les accidents climatiques tels que les pluies fortes, les canicules, les sécheresses ont lieu plus fréquemment et deviennent plus intenses. Les modèles climatiques actuels prévoient une accentuation des effets du changement climatique dans les prochaines années. Face à ces enjeux, l’agriculture normande doit s’adapter pour être moins impactée.
Les gaz à effet de serre que l’on trouve dans l’atmosphère jouent un rôle important dans la régulation du climat. Ils empêchent une partie des rayonnements solaires d’être renvoyée vers l’espace : c’est l’effet de serre.
Grâce à lui, la température moyenne sur Terre est d’environ 15 °C alors que sans l’effet de serre, elle serait de -18 °C. Or, même si des fluctuations du climat ont toujours existé, les activités humaines provoquent l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ils accentuent le réchauffement de la Terre : c’est ce qu’on appelle le changement climatique.
Le changement climatique peut se définir comme « le changement de climat qui est attribué directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère et qui vient s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables. »
Avec la production :
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L'agriculture est surtout la seule activité, avec la sylviculture, à pouvoir stocker du carbone et ainsi atténuer le changement climatique.
Avec de fortes incertitudes de l’impact sur les productions.
Et une activité émettrice de gaz à effet de serre
Des évolutions du climat normand sont déjà observables. La température moyenne annuelle à Caen a augmenté de 1.8°C entre 1960 et 2021. Au Havre, le niveau de la mer a augmenté d’environ 20 cm en 60 ans (1960-2020).
On peut s’attendre à une augmentation de la production de biomasse du fait de l’augmentation de la teneur en CO2 de l’air, de températures plus élevées et d’hivers plus courts.
C’est le cas pour les cultures de betterave dont les rendements s’améliorent constamment depuis les années 1970.
Des effets négatifs vont aussi se ressentir avec notamment l’augmentation du nombre de jours échaudant et de l’évapotranspiration entraînant des stress hydriques et thermiques importants.
On observe déjà un plafonnement des rendements en blé tendre en France et en Europe depuis la fin des années 1990 dû, en partie, au réchauffement climatique.
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La part de l’agriculture dans la consommation énergétique normande n’est que de 2 %.
Sa part dans les émissions de gaz à effet de serre est présentée à 28 %, mais c’est sans compter sur la capacité de l’agriculture à stocker du carbone.
Ainsi, on estime à environ 3,3 MtéqCO2 la séquestration du carbone en Normandie (source : SRCAE Haute et Basse-Normandie).
La part nette des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture normande serait alors de 20 %.