Fertilisation
Dernière mise à jour le 21 mars 2025
Comme pour d’autres région en France, la pluviométrie hivernale et tout particulièrement le mois de janvier à engendré une lixiviation importante, d’où des valeurs moyennes assez basse. Les moyennes sont basses mais comme chaque année on peut constater au travers de l’analyse des données de très forte variabilité, d’où la nécessité de disposer de données adaptées à son exploitation.
Pour assurer le calcul de la dose bilan d’azote dans votre Plan de Fumure Prévisionnel (PPF), il est nécessaire de disposer d’une estimation du stock d’azote minéral disponible dans le sol à la sortie de l’hiver : le reliquat azoté. Depuis 4 ans, vous pouvez utiliser vos propres résultats de reliquats pour une parcelle de l’exploitation (même numéro pacage) ayant la même culture, le même précédent et la même profondeur de sol que celle analysée.
Pour les parcelles sans correspondance vous devez utiliser les chiffres de la synthèse annuelle.
La synthèse peut aussi être utilisée à la place du reliquat analysé en cas de valeur très élevée de l’ammonium (N-NH4+ >20 kg/ha sur la tranche 0-30 cm), car le résultat d’analyse est alors considéré comme suspect.
Comme l’an passé dans les départements, l’hiver 2024/25 connaît une pluviométrie supérieure aux moyennes saisonnières. Le mois de janvier très pluvieux a lixivié les nitrates en profondeur avec pour conséquence un niveau de reliquat bas, similaire à celui de l’an passé. Dans ce contexte, la variabilité des reliquats est faible : les effets précédents sont limités. Cependant, comme l’an passé le retour fréquent de fortes pluies à l’automne a provoqué un étalement des dates de semis des céréales et la prise en masse des sols de limon battant déjà pour certains impactés par le contexte climatique de la précédente campagne.Les stades de développement et les états de croissance des céréales sont très variables d’une parcelle à l’autre ainsi qu’au sein d’une même parcelle.
Avec des reliquats moyens faibles et des cultures de céréales peu développées, les doses d’azote prévisionnelles s’annoncent supérieures aux valeurs habituelles dans un certain nombre de situations. Il sera pertinent de réviser à la baisse les objectifs de rendement dans les parcelles présentant des défauts de peuplement et/ou des zones hydromorphes.
Il est important d’adapter le fractionnement pour caler les apports sur des périodes de végétation active.Les outils de mesure des statuts azotés en cours de cycle sont une aide à la décision pour valider la réalité des fournitures du sol et adapter les apports aux besoins réels de la culture.
Il est déterminé par la moyenne olympique des rendements réalisés sur l’exploitation pour la culture considérée pour des conditions comparables de sol. On calcule la moyenne olympique sur les 5 dernières campagnes successives en excluant la valeur minimale et la valeur maximale. En absence de références (culture absente), il faut se référer aux valeurs de références annuelles de l’arrêté normand. Une culture en stock n’est pas considérée comme absente. Il faut estimer votre rendement moyen et l’utiliser dans votre calcul. Vous le corrigerez l’année suivante une fois la récolte vendue.
Adapter vos objectifs à la réalité de l’année, mais veiller toujours à ce que la moyenne pondérée corresponde à votre moyenne olympique.
Exemple moyenne olympique exploitation : 90 qx, je peux afficher 20 ha bien implantés en limon profond à 100 qx, 25 ha implantés en sol plus léger à 85 qx et 10 de blé de surcharge ou en semis tardif à 82 qx.
(20 ha x 100 qx + 25ha x 85 qx +10 ha x 82 qx )/ (20 + 25 +10 ha) = 89.9 qx/ha
Sur céréales (blé et orge), les outils de pilotage en cours de montaison permettent de mesurer l’état de nutrition azotée réel de la culture au cours de la montaison, et ainsi de s’adapter au contexte de l’année et justifier si besoin un dépassement de la dose prévisionnelle.
Reliquat sortie hiver : à défaut d’analyse sur votre parcelle, il faut se référer au résultat de la situation la plus proche (zone climatique, type de sol, culture et précèdent..) dans la présente note de synthèse annuelle départementale.
En cultures de printemps, on adapte la mesure du reliquat à l’enracinement potentiel. Ainsi, en limon moyen à profond, on prendra une profondeur de 90 cm pour des betteraves, 60 cm pour du maïs et 45 cm pour du lin ou des pommes de terre.
Attention : toutes les exploitations de plus de 3 ha doivent disposer d’une mesure de reliquat à l’exploitation (sur une des 3 cultures principales). Seules les exploitations 100% herbagères sont exclues du dispositif.
Cas particulier Agriculture Biologique :
Depuis 2021, par souci de simplification, toutes les cultures bio (y compris conversion) ayant un besoin dépendant du niveau de production (céréales, colza, maïs, tournesol, lin oléagineux), mais ne disposant pas de référence départementale ont été sorties du bilan de masse et sont désormais régies par une dose plafond. Seules les cultures de betteraves et pomme de terre relèvent encore de la méthode du bilan de masse en agriculture biologique. Et par conséquent : en absence de culture relevant du bilan de masse, le reliquat sortie hiver est substituable par une analyse de teneur en matière organique ou une teneur en azote total du sol
Possibilité de déplafonner la dose d’azote sur CIVE (Culture Intermédiaire à Vocation Energétique) récoltée après le 10 mai.
Actuellement, régie par une dose plafond, cette situation peut être réévaluée grâce à la méthode du Bilan, voir référentiel GREN du 12/08/2024.
Pour établir la synthèse départementale des reliquats azotés sortie hiver (RSH), nous disposons du résultat de 935 parcelles, analysées par le laboratoire LANO sur le département de l’Orne au 6 mars 2025.
Les valeurs de RSH indiquées en rouge sont des valeurs avec peu de données (inférieur à 10).
Pour le maïs, les céréales de printemps et le tournesol, prendre en compte le reliquat sur 60 cm au maximum ; pour pomme de terre et lin, sur 45 cm. Le reliquat sur 90 cm concerne uniquement la betterave.
Pour établir la synthèse départementale des reliquats azotés sortie hiver (RSH), nous disposons du résultat de 2 450 parcelles, analysées par le laboratoire LANO sur le département du Calvados au 6 mars 2025.
Pour établir la synthèse départementale des reliquats azotés sortie hiver, nous disposons du résultat de 888 valeurs (analysées par le laboratoire du LANO sur le département du Manche au 6 mars 2025.
Synthèse Chambres d’Agriculture de l’Eure et Seine-Maritime à partir d’un nombre de situations voisin de 7125 parcelles. La valeur entre parenthèses indique le nombre d’analyses prises en compte dans le calcul de la moyenne (chiffre en gras). Sont exclues des moyennes les situations avec apports organiques récents ou valeurs de NH4 suspectes.
* A défaut d’un nombre suffisant de valeurs dans une catégorie, une valeur « guide » est proposée Pour les cultures à venir de lin et de pommes de terre, le reliquat de référence est mesuré sur 0-45 cm (voir tableau ci-dessous).
La valeur moyenne retenue pour les Cultures de printemps sous-estime régulièrement la réalité dans les cas avec présence de couvert développé et d’autant plus avec présence de légumineuses
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Jean-Philippe CHENAULT
Conseiller référent sol
Normandie