« Le collectif DEPHY me permet d’échanger avec des agriculteurs qui sont sur ce secteur. Je souhaite participer à l’établissement de pratiques de références et profiter des expériences de chacun. Ces échanges nous permettent d’évaluer la difficulté ou la faisabilité de la diminution des produits phytosanitaires et en particulier les herbicides » Xavier VAN DEN BOSSCHE.
« Le partage d’expériences est intéressant et c’est ce que je voulais trouver dans ce groupe : des échanges, des méthodes de travail différentes des miennes, des usages différents, ... J’ai la volonté de faire évoluer mon système et le groupe DEPHY me permet d’avancer dans mes réflexions et façons de faire. En blé, on a parlé par exemple de purin d’ortie utilisé en complément d’un traitement fongicide. Certains agriculteurs du groupe le fabriquent eux-mêmes et l’utilisent. Je trouve la démarche très intéressante et ça semble prometteur. Il y a certainement d’autres choses à découvrir. » Guillaume DE BAGNEUX.
« Je suis assez sensible aux notions d’environnement et je souhaite donc réduire mon impact. Et puis aussi pour ma santé et celle des autres. J’ai remarqué qu’après avoir recours aux phytos et plus particulièrement certaines matières actives, j’ai de premiers symptômes d’intoxication, des maux de tête surtout. Et ces choses-là me font réfléchir ! » Guillaume DE BAGNEUX.
« Je parlais de leviers agronomiques. J’ai par exemple augmenté les surfaces en cultures de printemps pour mieux gérer les problèmes de graminées qui s’implantent plus favorablement dans des cultures d’hiver. J’utilise aussi des mélanges de variétés pour mes parcelles de blé afin de sécuriser la quantité produite tout en diminuant mes charges. Depuis la campagne dernière, nous avons investi avec d’autres agriculteurs du groupe dans une bineuse à caméra pour biner les betteraves et le maïs. » Xavier VAN DEN BOSSCHE.
Pour éviter un insecticide de printemps, l’implantation d’une variété précoce de colza (en bande ou en mélange) se révèle efficace pour gérer la pression des méligèthes. « Attirées par la floraison de la variété précoce, elles délaissent la variété d’intérêt », rappelant par la même occasion que « passé le stade boutons floraux, les méligèthes deviennent alors des pollinisateurs intéressants pour la culture ». « Pour les altises du colza, je relève les cuvettes jaunes présentes dans mes parcelles, me donnant l’occasion d’observer un peu plus mes cultures. Ça me permet d’affiner les traitements et parfois de décider de ne pas traiter ». Frédéric LECERF.
« Je ne suis pas à la recherche d’une parcelle propre nickel ! Pour moi, une parcelle propre, c’est celle où on n’a pas mis trop de phyto. Du coup, je tolère quelques vulpins sur la culture de blé car je sais que, derrière, je vais avoir tout un processus qui va contrarier les re-semis de vulpins » Eric ODIENNE.
« Mes pratiques me permettent de conserver ma marge mais nécessitent de l'observation et de la surveillance pour intervenir au bon stade. » Christian HEUZE.
« La clé, c’est de raisonner « système » et « marge » : on accepte le risque d’une perte marginale (attaque sporadique de ravageurs, présence d’adventices...) et on ne traite qu’en cas de nécessité. » Didier DUEDAL.
« Il me parait plus facile de diminuer les fongicides et insecticides qui peuvent pourtant créer des dommages aux cultures et des pertes potentielles de revenu, mais uniquement sur l’année en question. En revanche, dans la lutte contre les adventices il y a une gestion pluriannuelle à prendre en compte. Si on n’y fait pas attention, le stock semencier peut vite augmenter et par voie de conséquence accroître rapidement la concurrence vis-à-vis des cultures, et cela sur plusieurs années. Pour diminuer ce phénomène, je mets en place plusieurs leviers agronomiques, qui eux aussi, ont vocation à avoir des effets à long terme. » Xavier VAN DEN BOSSCHE.
« C’est l’âge et l’expérience qui me permettent de ne pas avoir trop d’appréhension. Le métier d’agriculteur m’a appris une chose : relativiser. Il n’y a pas une méthode miracle, ni de date meilleure qu’une autre. Il faut s’adapter. Et tous les ans, il faut ajuster sa méthode de travail. Il ne faut surtout pas avoir peur de se lancer. Je gère mon stress en allant au bout de mes choix. A partir du moment où j’ai pris la décision de me lancer dans quelque chose, je vais jusqu’au bout, même si j’ai le ventre un petit peu serré parfois en dormant ! » Guillaume DE BAGNEUX.
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