La problématique de la gestion du rang sans herbicide chimique en verger cidricole basse tige est une question d’actualité.
Elle se pose avec le développement des surfaces en agriculture biologique et l’interdiction de certaines spécialités herbicides.
Ils permettent de ne pas travailler le sol et donc de ne pas « déranger les racines ». Ils sont compatibles avec une récolte au sol.
En comparaison des systèmes de tonte « classiques » (couteaux montés sur axe vertical), les outils à fils permettent de bien contrôler l'enherbement, y compris dans la zone proche du tronc, et de limiter la progression du lierre sur les troncs (lianes de 2 à 3 ans maximum).
Un des inconvénients est la nécessité de changer les fils assez souvent, sauf sur les outils comme le Speedgreen d’Orizzonti qui ont une recharge intégrée. Un second inconvénient est la destruction des filets contre les lapins standards.
Ces outils peuvent être attelés sur des broyeurs ou des porte-outils.
En vergers cidricoles adultes, la récolte mécanique se faisant au sol, l’enherbement total est la solution la plus adaptée. De plus, la conservation des fruits au sol sur l’herbe est nettement améliorée ainsi que la propreté des fruits.
Actuellement, la majorité des producteurs en AB utilisent des tondeuses ou broyeurs dits « satellites » pour entretenir le couvert sur le rang. Les modèles sont nombreux ce qui explique les grandes variations de prix : satellite sur 1 ou 2 côtés, montés à l’avant ou à l’arrière, sur un chassis spécifique ou sur un broyeur, différents diamètres des satellites, présence ou non de palpeurs, mécanisme d’entrainement etc…
Les témoignages vont dans le sens d’un meilleur travail avec de grands diamètres de satellites. La surveillance est rendue plus facile lorsque les satellites sont montés à l’avant du tracteur. Globalement ces différents systèmes dit « satellites » se révèlent être assez fragiles pour une majorité d’entre eux.
L’un des inconvénients est la mauvaise gestion du lierre. Selon les systèmes, l’utilisation sur très jeune verger est délicate, du fait de la force appliquée sur l’arbre pour l’effacement du satellite.
Concernant le mécanisme d’entrainement, il peut être :
Il se fait sur la prise de force (ex : interpiquet de chez SERRAT). Cela permet un broyage même dans des herbes relativement hautes.
(ex : modèle BOISSELET, DESVOYS, PERFECT, HUMUS …)
Cela nécessite généralement de passer plus régulièrement pour éviter que l’herbe ne monte trop haut.
Cependant, selon la force du moteur hydraulique, cette contrainte peut être améliorée (ex : modèle DESVOYS).
Les systèmes sans centrale hydraulique manquent souvent de puissance et peuvent abîmer les pompes des tracteurs.
(ex : PERFECT).
Cela nécessite d’intervenir avant que l’herbe ne soit trop développée.
Pour la culture du pommier à cidre, compte tenu de la contrainte de récolte mécanique au sol, cette technique n’est a priori envisageable qu’avant l’entrée en production, pendant 2 à 4 ans (néanmoins il serait intéressant de tester si une seule intervention légère au printemps, bien rappuyée, ne serait pas compatible avec la récolte au sol).
La vitesse de travail est très lente, de l’ordre de 2,5 à 3 km/h si on souhaite travailler sur toute la largeur de la ligne de plantation (système satellite avec effacement devant chaque arbre).
Les outils peuvent être de type herse rotative et/ou équipés de dents, mais il existe aussi des lames et des disques.
Un certain nombre de marques proposent de vendre les pièces indépendamment et/ou avec un porte-outil permettant ensuite l’adaptation d’un outil de tonte.
Les producteurs qui en sont équipés sont en général satisfaits du travail de ces outils. Il est cependant important d’utiliser cette technique dès la plantation afin de limiter l’installation de jeunes racines en surface et de travailler sur des sols bien ressuyés.
Ce type de matériel s’est peu développé en filière Pomme à cidre, car il constitue un investissement important (de 10 à 30 000 € selon le matériel) pour quelques années d’utilisation uniquement (phase jeunes vergers).
Comme nous l'avons vu, les alternatives mécaniques évoquées ci-dessus ne répondent pas toujours aux attentes des producteurs concernant l'entretien du rang des jeunes vergers (blessure des jeunes troncs, casse des filets lapins, coûts ...).
D'autres alternatives ont été testées, c'est notamment le cas des bâches (biodégradables ou non), des mulch de copeaux de bois, du semis de légumineuses, ou encore du semis de graminées peu concurrentielles compensées par plus d'irrigation/fertilisation, ...
Le programme CidrAgroEco a étudié de nouveaux modes de gestion de l’enherbement en verger adulte sans utilisation d’herbicide, en réduisant les consommations de carburant par une moindre fréquence des tontes, tout en restant compatible avec la récolte mécanique au sol.
Ces modes de gestion de l’enherbement, étudiés dans des conditions pédoclimatiques variées en verger de production, ont donné ces résultats :
De 2018 à 2021, la Chambre d’agriculture de Normandie, l’IFPC et la Fredon ont mené le projet d’expérimentation CidrAgroEco avec pour objectif la réduction des produits phytosanitaires de synthèse. Les essais présentés dans cet article visent à étudier de nouveaux modes de gestion de l’enherbement en verger adulte sans utilisation d’herbicide, conformes avec une conduite en AB et réduisant les consommations de carburant par une moindre fréquence des tontes, tout en restant compatibles avec la récolte au sol.
Ces itinéraires doivent permettre d’aller vers une plus grande résilience des vergers de pommier à cidre et à jus en favorisant leur diversité et leur richesse faunistique, tout en contribuant à un bon état nutritif de l’arbre et à une régulation naturelle des prédateurs plus performante.