Une bonne connaissance de la biologie de la tavelure associée à l'utilisation d'Outils d'Aide à la Décision (OAD) comme le modèle RIMpro facilitent le raisonnement de la lutte en verger dans un contexte de diminution des produits phytosanitaires.
Le travail présenté ici a été réalisé entre 2017 et 2021 par le Service Vergers et Produits Cidricoles de la Chambre d’agriculture de Normandie (CRAN), en partenariat avec 11 producteurs de pomme à cidre et avec le soutien de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie.
Il s’inscrit dans le cadre de l’appel à projet « Écophyto Groupes 30000 », en lien avec la DRAAF de Normandie.
Depuis quelques années, des dépérissements d’arbres sont observés dans le Nord-Ouest de la France. Ces dépérissements causent des mortalités non négligeables dans des vergers en phase de jeunesse (3 à 8 ans).
Selon la profession, il pourrait s’agir de cas de phytophthora. Des essais ont été mis en place pour mieux comprendre le développement de cette maladie et pour tester des moyens de lutte (notamment alternatifs) pour limiter le développement de la maladie.
Cahier technique de l'IFPC - Recrudescence des dépérissements en vergers cidricoles, le phytophthora responsable ?
La conservation des pommes de table en agriculture biologique est un enjeu important. Parmi les différentes maladies de conservation, la gloeosporiose est une maladie très difficile à maîtriser durant la phase de conservation sur certaines variétés.
L’Amylo-X, produit à base de Bacillus, a été testé pour étudier son efficacité sur cette maladie.
La moniliose sur fleur peut entraîner des pertes de récolte remettant en cause la rentabilité de la production en agriculture biologique. Le pommier à cidre est beaucoup plus sensible à cette maladie que le pommier de table, notamment certaines variétés comme Judaine, Cul d’Oison, Bisquet, ou Cartigny.
La moniliose sur fleur qui est principalement causée par Monilia laxa, provoque le dessèchement du bouquet entier qui prend une teinte brune et entraîne l’apparition de chancres.
Les populations d’hoplocampes sont susceptibles d'augmenter ponctuellement d’année en année.
Elles peuvent aller jusqu’à causer des pertes très importantes.
Aucun produit n’est homologué en AB contre ce ravageur.
► Les solutions testées dans 22 essais :
L’efficacité de la quassine est maintenant démontrée, que ce soit sous forme de décoctions d’écorces (à condition d’utiliser au minimum 12,5 kg/ha d’écorces) ou d’extraits agroalimentaires.
Pour la première fois en 2021, le Quassol (extrait de bois de Quassia) a obtenu une dérogation d'usage sur hoplocampe en pommier et poirier.
L’anthonome occasionne de réels dégâts dans les vergers biologiques.
Lorsque les populations sont présentes, elles perdurent voire s’amplifient d’une année sur l’autre.
Il n’existe aucun produit biologique homologué contre ce ravageur.
► Les solutions testées dans 66 essais :
Les essais montrent qu’à ce jour seul le SUCCESS 4 (spinosad) présente une efficacité suffisante. Les autres solutions ont toutes montré des limites.
Néanmoins, les recherches doivent continuer car l’homologation dérogatoire du spinosad ne peut constituer une solution à long terme.
Depuis 2017, la météo est favorable au carpocapse avec l'apparition d'une 2e génération sur août-septembre qui n'existait pas par le passé.
Le virus de la granulose est une solution intéressante en AB mais nécessite plusieurs interventions.
De plus, des résistances à ce virus ont été observées.
D'autres alternatives ont été testées, en particulier la confusion sexuelle à demi-dose afin de voir si elle permettrait d’obtenir des résultats satisfaisants pour un coût adapté à la pomme à cidre.
► Les solutions testées dans 26 essais :
Les essais montrent que la confusion à demi-dose seule apporte une efficacité satisfaisante en condition de pression faible à modérée.
Par contre, en année de forte pression, la dose pleine est absolument nécessaire.
Attention cependant, cette technique n’est adaptée qu’aux blocs de 3-4 ha de vergers minimum, situés dans un environnement par ailleurs protégé (autres vergers à proximité confusés ou traités).
Dans le cadre du groupe 30 000 Techniques Alternatives, des essais avec des infra doses de sucre sont en cours.
Le puceron cendré peut provoquer des dégâts très préjudiciables notamment en jeunes vergers et sur des vergers adultes de variétés sensibles (pommes de table et à jus).
Avant 2015, il n’existait aucun produit homologué (même de façon dérogatoire) contre le puceron cendré, mis à part les huiles blanches qui n’agissent que sur les formes hivernantes.
De plus, un nouveau produit à base de savon noir, le Flipper (ayant obtenu une dérogation d’usage printanière depuis 2021 sur puceron cendré) a été testé :
► Les solutions testées dans 30 essais :
Les essais ont permis de valider l’intérêt du Neemazal sur puceron cendré à condition d’intervenir au stade D et sans diminuer la dose préconisée (2l/ha).
Il présente un mode d’action très lent qui ralentit la croissance du ravageur et perturbe sa nutrition. Son efficacité est réellement observée un mois après l’application.
Le puceron lanigère est un puceron laineux qui s’attaque aux parties ligneuses de l’arbre et aux jeunes pousses pour y extraire la sève. Il peut entraîner la formation de galles sur le bois.
Le Polithiol (produit à base d’huiles blanches) a été testé au moment du repos végétatif pour limiter la colonisation par le puceron lanière en saison.
On observe depuis quelques années une nette augmentation des dégâts de cécidomyie des poirettes (poirettes « en calebasse ») en Normandie, sur poire de table. Quelques parcelles de poires à poiré ont aussi été touchées, mais de façon moindre.
Des bandes engluées disposées assez près du sol, lieu de l’éclosion, ont été testés dans des essais :