Il est indispensable de choisir une variété tolérante aux principales maladies : septoriose, rouilles (notamment la jaune qui peut être explosive dès le début montaison), fusariose, oïdium.
La variété devra être aussi tolérante à la verse et ne pas être pénalisante du point de vue protéine.
Un mélange de variétés (trois ou plus) peut être aussi retenu comme solution intéressante : si le développement d’une variété est limité par un facteur externe (ex. maladie) les autres peuvent compenser.
Si les terres ne sont pas trop difficiles à travailler on peut baisser la dose jusqu’à 60-70% de la dose traditionnellement conseillée pour réduire le risque maladies et verse. Il est important de ne pas semer trop tôt, en effet, les semis précoces augmentent les risques maladies et la pression des adventices et des pucerons d’automne. Semer vers le 15-20 novembre.
Elle se raisonne par rapport au bilan azoté. En conduite rustique, l’objectif de rendement est inférieur de 8 qtx à votre conduite classique. Les apports d’azote seront donc réduits de 30 unités. Dans cette conduite, l’apport d’azote se fera en deux passages. Le premier passage au stade « épis 1cm » avec 2/3 de la dose, le second au stade "sortie dernière feuille".
Un semis plus tardif, une faible densité, une variété tolérante aux maladies et une plus faible quantité d’azote provoquent une baisse de rendement de 8 qtx mais des économies sont réalisées sur les fongicides (1 passage "dernière feuille étalée"), le régulateur et l’azote.
En moyenne sur plusieurs années un semis tardif, une faible densité et une plus faible quantité d’azote provoquent une baisse de rendement de l’ordre de 8 quintaux. Cependant les économies qui sont réalisées sur semences, fongicides, régulateur et azote se chiffrent autour de 120€/ha et jusqu’à 170 €/ha si on intègre les charges de mécanisation liées à la réduction du nombre de passages.
Evidemment l’effet sur la marge brute varie d’une année sur l’autre en fonction de la nuisibilité des maladies, du prix des intrants et notamment celui du blé. Avec un prix du blé payé inférieur à 150-160€/t la stratégie économe en intrant obtient les meilleurs résultats.
Cette stratégie permet de sécuriser la marge en « réduisant la casse » les années de prix bas et en garantissant des marges tout à fait correctes (supérieures à 900 €/ha pour un rendement de 72 q/ha) les années à prix plus élevé ou des manques à gagner seront enregistrés.