Les engrais de ferme sont sources d'éléments fertilisants. Mieux pris en compte dans la gestion de la fertilisation, ils peuvent permettre de réduire la facture d'engrais.
La maîtrise des apports passe par la mesure des teneurs et des quantités réellement épandues. Leur valorisation implique aussi d'épandre dans de bonnes conditions.
Les engrais de ferme recèlent de l'azote, du phosphore, du potassium mais aussi de la matière organique, du soufre, du calcium, du magnésium et des oligo-éléments.
Les engrais de ferme contiennent de l'azote :
Ainsi, un fumier de bovins épandu sur maïs au printemps libère environ 30 % de l'azote total qu'il contient.
30 t/ha de fumier de bovins apportent en moyenne 90 kg P2O5/ha et 190 kg K2O/ha. Le phosphore d'un engrais de ferme est aussi efficace qu'un engrais minéral.
De récentes études de l'INRA montrent que la disponibilité à long terme du phosphore est identique ou supérieure à celle des engrais solubles.
La potasse contenue dans les engrais de ferme est aussi soluble que dans un engrais minéral. Elle est donc totalement et entièrement disponible pour les plantes.
Les engrais de ferme contiennent de la chaux. Ils contribuent au maintien du pH s'il n'y a pas d'excès azoté.
Dans tous les cas, les engrais de ferme sont beaucoup moins acidifiants que les engrais minéraux. Quand 100 kg d'ammonitrate présentent un équivalent CaO négatif de 33,5 kg, 20 tonnes de fumier présentent un équivalent CaO neutre et 5 tonnes de fientes de volailles en présentent + 50 kg.
Les teneurs en soufre des engrais de ferme varient en fonction des complémentations minérales. A titre indicatif, 30 t/ha de fumier de bovins libèrent 30 à 90 kg SO3.
Epandus à fréquence suffisante, les engrais de ferme couvrent généralement les besoins en soufre des cultures. Il faut cependant compléter les apports sur les cultures exigeantes, telles que le colza.
Analyser les engrais de ferme disponibles sur l'exploitation est un premier pas vers une meilleure gestion de la fertilisation.
Pour chaque type de production, les teneurs en éléments fertilisants varient fortement selon :
D'après 1540 analyses de fumier de bovins analysés dans le Calvados, la Manche et l’Orne les teneurs varient fortement d'un fumier à l'autre.
Ainsi la moitié des fumiers a une teneur :
Résultats d’analyse de 1540 fumiers de bovins du Calvados, de la Manche et de l’Orne
(sources LANO et Chambres d’agriculture)
Pour les lisiers, dans le cas de fosses non couvertes, les teneurs varient en fonction de la pluviométrie.
Il est judicieux d'analyser les lisiers à deux époques dans l'année, en relation avec les périodes d’épandage.
De même si le système a été modifié (bâtiment, stockage, alimentation), il est intéressant de remesurer les teneurs de l'engrais de ferme qui sera épandu.
L’analyse est obligatoire pour les épandages effectués sur des parcelles en zone vulnérable pour la directive nitrates ou en zone d’actions renforcée (liens vers rubrique directive nitrates), elle peut aussi être rendue obligatoire dans un arrêté d’enregistrement ou d’autorisation pour les élevages en installation classée.
Une analyse d'engrais de ferme vaut environ 50 euros. Ce coût est rentabilisé par l'optimisation des engrais apportés. Moins précis mais plus rapide, les outils Agrolisier ou Quantofix indiquent la teneur en azote ammoniacal des lisiers.
Une fois les teneurs mesurées, il faut évaluer au plus juste les quantités réellement épandues sur les parcelles.
Cela pose surtout des difficultés pour le fumier ou le compost. Pour le lisier, on estime une tonne remplie à 90% de sa capacité.
Deux méthodes peuvent être utilisées :
2
Estimer la densité du fumier ou du compost
Il est aussi possible d'estimer la densité du fumier pour recalculer la quantité. Par exemple, 30 épandeurs de 10 m3 chargés avec un fumier moyen de 750 kg/m3 représentent 185 tonnes de fumier. La densité peut être évaluée en divisant le poids d’un seau rempli à ras bord de fumier et le poids du même seau rempli d’eau.
Les conditions d'épandage déterminent la valorisation des engrais de ferme. L'objectif est de faire coïncider les périodes de minéralisation de l'engrais de ferme et l'absorption d’azote par la culture.
Par exemple, un lisier de porcs qui contient 60 % d'azote sous forme minérale, rapidement minéralisable est à épandre au plus près de la période d'absorption par les plantes. Ce sera donc au printemps sur prairies, fin février sur blé et au plus près du semis sur maïs, voire au stade 6-8 feuilles avec du matériel adapté. Le lisier, à forte teneur en azote ammoniacal, doit être enfoui au plus vite ou être épandu par pendillards pour limiter la volatilisation. La perte d'azote peut dépasser 40% pendant les 5 heures qui suivent l'épandage.
Pour les engrais de ferme comme le fumier ou le compost dont l'azote est majoritairement sous forme organique, l'apport doit être fait suffisamment tôt. Ainsi la minéralisation libère l'azote davantage au moment où la plante l'absorbe.
Par exemple, épandage de fumier de bovins en mars avant semis de maïs. En cas d’épandage entre culture dérobée et maïs, l'apport de fumier est trop tardif. Si possible, dans cette situation, privilégier les fumiers mous ou les lisiers, plus rapidement minéralisables.
Périodes d’épandage adaptées au maïs selon le type d’engrais de ferme
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