Date de semis | Au printemps, à partir du 5-10 mars ou bien en été après la récolte d’une céréale, si possible avant le 1er septembre. |
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Semis sous couvert | Limite le salissement. Production paille + luzerne bien valorisée. |
Densité | Autour de 20 à 25 kg par ha en culture pure. |
Profondeur | 1 à 2 cm. |
Ecartement | Le semis s’effectue classiquement en lignes avec un semoir à céréales, dont les éléments semeurs peuvent être écartés de 17,5 cm ou mieux de 15 ou 12 cm. |
Choisir un type flamande, car résistante au froid. Principaux critères à rechercher dans le catalogue français :
Les variétés hybrides (Hybriforce 2 400 et Hybriforce 420) : ces variétés sont notées plus productives et plus pérennes grâce à leurs fortes ramifications. Par contre, ces variétés riches en feuilles ont tendance à verser.
Suivant le potentiel de production de la parcelle, il faut répartir entre 650 et 800 kg de K2O en 3 ans pour deux années de production. La répartition de cette quantité peut se faire sur le précédent, avant le semis de la luzerne, durant l’hiver ou au printemps aussitôt la première coupe. L’apport de P au semis serait un gage de vigueur d’implantation. Dans les sols calcaires, le phosphore est en partie insolubilisé donc partiellement disponible pour l’alimentation de la plante.
Pour le phosphore, il faut apporter entre 200 et 240 kg de P2O5 maximum avant le labour pour deux années de production. Il est possible d’apporter ensuite en couverture 100 kg de P2O5 l’hiver, entre la deuxième et la troisième année de production.
Pour les sols acides, 300 à 500 u de CaO. Matière organique : épandage possible sur culture pure en Zone Vulnérable contrairement autres légumineuses.
La réussite de l’implantation est la phase déterminante pour l’entretien de la culture. La luzerne est une plante sensible à la concurrence au stade plantule. Elle devient une concurrente redoutable en phase d’exploitation sauf pour les vivaces. Le nombre réduit de matières actives disponibles, les interventions estivales délicates et l’absence de recours en année d’exploitation nécessitent de justifier et de réussir toute intervention.
Plusieurs herbicides sont utilisables sur la luzerne (attention délai récolte court). Prendre contact avec votre conseiller cultures.
Le désherbage mécanique est aussi possible.
L’association avec une ou des graminées (Dactyle, fétuque) permet de supprimer le désherbage.
La prévention se fait par le choix de variétés résistantes, le délai de 6 à 7 ans entre 2 cultures de luzerne sur la même parcelle.
Des vers (nématode), coléoptères (sitones) et lépidoptères (chenilles défoliatrices) peuvent perturber le développement végétatif des luzernes installées et détruire les jeunes semis d’été au moment de la levée.
Surveiller l’état de la luzerne, en cas d’attaque, contacter votre conseiller culture.
Nous n’abordons pas les formes déshydratées (bouchon, brins longs) ou autre (concentré protéique de luzerne). En fauche, 3 à 4 coupes par an sont possibles.
Utilisation | Avantages | Limites |
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Pâturage | Valorise toutes les protéines. | Peu adapté en culture pure : attention au piétinement, à la météorisation. |
Affouragement en vert | Valorise toutes les protéines Sur des parcelles non accessibles aux vaches. | Equipement particulier et temps passé. |
Ensilage | Chantier rapide, réduit les pertes de MS, maintient les valeurs alimentaires proches du vert. | Assurer taux MS à plus de 30 % + conservateur pour assurer la conservation. Solubilisation des protéines. Prévoir un silo et une reprise distribution adaptée. |
Enrubannage | Le bon compromis pour garder les feuilles et une bonne conservation. | Coût. Prévoir la distribution. |
Foin séché au sol | Coût de récolte le plus faible. | Perte de feuilles élevée si peu de précautions prises à la récolte. |
Foin Séché en grange | Valeur alimentaire préservée. | Coût de l’investissement. |
Stade de récolte optimal (compromis rendement MS et taux de MAT) : début bourgeonnement à bourgeonnement pour la première coupe.
Laisser fleurir une fois par an la luzerne sur les coupes d’été pour favoriser la reconstitution des réserves.
A l’automne faucher 1 à 1,5 mois avant les gelées pour faciliter le redémarrage au printemps.
Itinéraire recommandé pour limiter les pertes de feuilles : fauche à plat, limiter les fanages surtout pour 2e et 3e coupe, éviter de faner à plus de 60 % de MS, terminer le séchage en andain.
Le type de matériel influerait peu sur les pertes de feuilles et donc de MAT (1 à 3 % de pertes selon les itinéraires).
Les modalités d’intervention (horaires, vitesse,..) sont a priori plus déterminantes.
Avec un ensilage ressuyé (35 % MS et plus) et bien conservé, ou sous forme enrubanné, l’introduction de luzerne dans la ration hivernale permet de maintenir les performances laitières avec un apport de concentré énergétique en substitution d’un correcteur azoté. Seule l’utilisation de foin de luzerne à hauteur de 50 % des fourrages entraîne une chute du lait brut. Une baisse du taux protéique est aussi constatée avec la distribution d’enrubannage de luzerne.
Les performances laitières sont maintenues avec l’ensilage de luzerne avec des rations isoénergétiques et iso-protéiques. Ce type de ration est largement répandu dans le monde. Le gain de correcteur, type tourteau de colza, est de 2 kg à 3,5 kg selon la forme de la luzerne.
Si l’on part d’un troupeau de 45 laitières, le gain est de l’ordre de 1 692 € soit + 9 €/1000 litres sur la ration hivernale.
Le complément énergétique retenu est du maïs grain autoconsommé.
D’autre part la réduction de l’engrais azoté et du correcteur diminue les entrées d’azote de 2 t sur l’ensemble d’une telle exploitation.
La luzerne a aussi toute sa place dans l’alimentation des bovins viande. Pour les vaches allaitantes, un foin de luzerne, ou un enrubannage en complément d’un foin classique permet de réaliser des rations hivernales sans achat de protéines. Pour des génisses en finition (Charolaise), une ration 50 % maïs ensilage et 50 % de luzerne enrubannée a permis de supprimer le tourteau dans un essai à la ferme expérimentale de Mauron (56). Pour l’engraissement de jeunes bovins, la part de luzerne ne doit pas réduire trop fortement l’ingestion d’ensilage de maïs pour maintenir les performances de croissance. Par contre elle est utilisable en enrubannage en complément de blé. Un apport de 2,6 kg de MS de luzerne enrubannée a montré des croissances similaires à un témoin blé + tourteau de colza. Des essais démarrés en 2012 doivent préciser les niveaux d’incorporation dans les rations des différentes formes de conservation (foin, enrubannage, ensilage).
La luzerne, sous forme de foin ou d’enrubannage est utilisable en complément d’un autre fourrage (foin de graminées, de prairie permanente, ensilage mais).
L’équilibre de la ration doit bien être respecté et alors, la luzerne permet d’économiser du concentré.
Si les concentrations en oestrogène observées dans le fourrage frais pourraient causer des problèmes si consommé en forte proportion, les niveaux retrouvés dans l’ensilage et le foin (< 30 mg/kg de matière sèche) ne sont pas problématiques pour la reproduction.