Le biogaz produit par une unité de méthanisation peut être injecté dans le réseau de gaz naturel.
Pour cela, il doit subir une étape d’épuration afin de capter le CO2 et de concentrer uniquement le biométhane, semblable au gaz naturel.
C’est ce biométhane qui sera injecté.
Les installations de méthanisation d’une capacité <25 Gwh/an (environ 300 Nm3/h) bénéficient d’un tarif de rachat en « guichet ouvert » garanti sur 15 ans.
La dernière révision des tarifs date de juin 2023.
Le tarif d'achat est plafonné mensuellement par une production mensuelle maximale (PMM), calculée à partir de la Cmax. Pour les unités ayant opté pour une annualisation de la Cmax, le tarif d’achat est plafonné par une production annuelle prévisionnelle calculée sur la base de 8200 h de fonctionnement.
Les nouvelles installations de méthanisation jusqu'à 300 Nm3/h sont éligibles à ce tarif à guichet ouvert. Pour les installations d'une capacité supérieure, un appel d'offres est prévu.
Les installations en cogénération souhaitant réaliser une conversion pour injecter le gaz dans les réseaux ne sont, quant à elles, pas éligibles à ce tarif d’achat.
Le contrat est conclu pour une durée de 15 ans à partir de sa date de prise d'effet.
Sur les installations ayant signé un contrat d'achat à partir du 24 novembre 2020, la Cmax peut être modifiée tous les 24 mois, sans dépasser le seuil de 300 Nm3/h fixé par l'arrêté tarifaire. Elle ne peut être inférieure à 70 % de la capacité maximale de production fixée dans le contrat initial.
Sur les installations plus anciennes (celles ayant signé un contrat d'achat avant le 24 novembre 2020), la Cmax peut être modifiée tous les 24 mois. L'augmentation de puissance ne peut être supérieure de plus de 100 Nm3/h et ne peut être inférieure à 70 % de la capacité maximale de production fixée dans le contrat initial.
Les capacités d’accueil du biométhane dans les réseaux gaziers sont inégales selon les régions. Dans certaines zones, il n’y a aucune difficulté pour injecter l’ensemble de la production de biométhane. Dans d’autres secteurs, il est nécessaire de limiter la production à un volume donné. Enfin, sur certaines zones, il est même impossible d’injecter sans réaliser d’investissement de renforcement de réseaux.
Afin de développer un maximum de projets d’injection de biométhane dans les réseaux, le gouvernement a introduit la notion de droit à l’Injection dans l’article 94 de la loi EGAlim : « lorsqu'une installation de production de biogaz est située à proximité d'un réseau de gaz naturel, les gestionnaires des réseaux doivent effectuer les renforcements nécessaires pour permettre l'injection dans le réseau du biogaz produit, dans les conditions et limites permettant de s’assurer de la pertinence technico-économique des investissements définies par décret ».
Précisée par différents textes et décrets courant 2019, le droit à l’injection implique que les gestionnaires de réseau se doivent d’étudier des zonages de renforcements là où les réseaux ne peuvent absorber toute la production potentielle de biométhane des projets de méthanisation.
Ces renforcements de réseaux sont de deux types : maillage (canalisation reliant deux poches de consommations) ou rebours (poste de compression permettant de faire remonter le gaz du réseau de distribution vers le réseau de transport).
Le droit à l’injection ouvre aussi la possibilité à la mutualisation des coûts des ouvrages entre producteurs d’une même zone.