Le réseau DEPHY EXPE est la composante expérimentale du réseau DEPHY. Il vise à concevoir, tester et évaluer pendant 5 à 6 ans la faisabilité et les performances techniques, économiques et environnementales de systèmes de culture réduisant fortement l'utilisation des produits phytosanitaires (de 50% à 100%). Un ensemble de méthodes alternatives aux produits phytosanitaires est mis en place et la lutte chimique est employée uniquement en dernier recours.
Un premier réseau de projets EXPE a vu le jour entre 2012 et 2018. Sur la période 2019-2024, 41 projets ont été menés sur près de 200 sites expérimentaux répartis dans tout le territoire métropolitain y compris les DROM. En Normandie, ce sont deux projets qui ont été menés sur six sites expérimentaux.
Le projet SYDRA se base sur un réseau de cinq sites localisés en Normandie, la principale région cidricole de France. Ce projet a pour objectif de tester et d’évaluer cinq systèmes de vergers cidricoles biologiques et conventionnels qui visent à réduire considérablement l'usage des produits phytosanitaires grâce à la mise en place de pratiques agroécologiques.
L'ambition est de réduire les IFT de 50 à 75 % en fonction des sites et de se rapprocher de zéro pour différentes catégories de pesticides. Le projet s'attache également à minimiser les impacts de ces systèmes sur la santé humaine et l'environnement.
Pour atteindre ces objectifs, le projet mise sur une stratégie de diversification. Il souhaite intégrer la variabilité génétique des pommiers par l'utilisation de différents couples variétés/porte-greffes, utiliser des produits de biocontrôle et des nouvelles technologies, favoriser la régulation naturelle, améliorer la fertilité du sol et enfin, associer d’autres espèces végétales tels que les couverts végétaux, les plantes de services et les systèmes agroforestiers.
Le projet AlterCarot vise à développer, évaluer et promouvoir des systèmes de culture agroécologiques économiquement viables pour la production de carottes. L'objectif principal est de réduire de 60% l’IFT total par rapport aux systèmes de référence régionaux. Le projet s'engage également à ne pas utiliser de molécules qui pourraient être retirées du marché ou soumises à des restrictions futures. En outre, il vise à maintenir un rendement commercialisable optimal tout en réduisant au minimum le nombre d'heures de sarclage et en respectant les normes en matière de résidus.
Le projet cible la gestion des bioagresseurs telluriques, notamment trois champignons et deux nématodes, ainsi que la maîtrise des adventices les plus problématiques dans le contexte de la culture de la carotte. Les leviers d'action comprennent des stratégies visant à réduire le stock d'inoculum, à mettre en place des mesures d'évitement et à atténuer les dommages causés au cours de la culture.