Un choix cohérent des espèces est un compromis entre les éléments suivants :
La présence de légumineuses dans la prairie permet une économie de fertilisation azotée et améliore la teneur en protéines du fourrage.
En Normandie, l’association ray-grass anglais (RGA) + trèfle blanc est la plus performante en bonnes terres (profondes, pas trop humides), surtout pour des vaches laitières.
L’inconvénient du RGA est sa croissance ralentie en été. Dans les autres situations, une augmentation raisonnable du nombre d’espèces peut apporter des avantages : résistance aux aléas climatiques, production plus étalée avec des dates de récolte moins impératives, équilibre en éléments minéraux, meilleure aptitude à la fauche et au séchage avec des espèces comme le dactyle, les fétuques, la luzerne.
Adapté à la fauche, tolère les terres froides et acides. Sa pérennité est limitée (2-3 ans) et il est difficile à sécher. Sa valeur énergétique est meilleure que celle de la luzerne, mais il est moins riche en protéines. D’implantation rapide, il est bien adapté au sursemis. Pérennité 2-3 ans. Très météorisant.
Plante de fauche adaptée à la récolte en foin (séchage facile), mais ensilage délicat (fort pré fanage ou conservateur indispensable). La plus riche en protéines mais faible valeur énergétique. Elle nécessite surtout un sol sans humidité excessive, à bon pH (chaulage impératif si pH < 6,0–6,5). Prévoir une inoculation au semis. Pérennité 3-4 ans. Météorisante.
Plante des terrains difficiles (du séchant à l’inondable), c’est la plus pérenne. Bien adaptée à la fauche, elle sèche plus vite que les ray- grass. En mélange elle est bien pâturée, surtout associée au trèfle blanc. Choisir une variété à feuilles souples et prévoir une fauche à l’épiaison (mi-mai).
Intéressant par sa capacité à coloniser les trous grâce à ses rhizomes, et par sa résistance à la sécheresse. Bonne productivité pour les variétés fourragères, valeur alimentaire moyenne (proche de la fétuque élevée). Installation très délicate, nécessite un semis très superficiel. Implantation très lente : à réserver aux prairies de plus de 5 ans.
* ne pas confondre avec le pâturin commun, fréquent dans les pâturages normands et peu productif en été.
Il est fortement conseillé en semis de printemps, pour limiter le salissement et assurer une meilleure production l’année du semis.
Pérennité 3 à 4 ans* - Pour chaque situation : 1 ou 2 choix de graminées avec 1 ou 2 choix de légumineuses
Objectifs
2 périodes de semis favorables à la germination et au développement des plantes prairiales : le début du printemps et la fin de l’été.
F : variété de trèfle blanc adaptée à la fauche
N : type "nain" ; G : type "géant"
Classement indicatif d’après résultats CTPS (herbe-book.org), essais Chambres d’agriculture de Bretagne et semenciers. Le classement peut varier selon les conditions d’exploitation, le type de sol…
Secteur arrosé, parcelle saine, forte exigence sur la valeur alimentaire (vaches laitières…). | → Variétés tardives ou très tardives. 1/3 diploïde + 2/3 tétraploïdes, voire 100 % tétraploïde si prairie temporaire (4-5 ans) pour VHP. |
Parcelle sensible au piétinement, souhait d’améliorer la pérennité, pâturage tard en saison (élèves…). | → Variétés tardives ou très tardives. 60 % diploïde + 40 % tétraploïde |
Parcelle saine, bonne portance permettant une mise à l’herbe précoce. Parcelle avec baisse marquée de production l’été. | → Variétés intermédiaires à demi-tardives. |