Economie et politique agricoles,
Etudes et références économiques,
Marchés et filières agricoles,
Bovin
Dernière mise à jour le 03 novembre 2024
L’observation des systèmes bovins en Normandie sur les 9 dernières années à partir des données de l’identification permet de quantifier et de localiser les tendances d’évolution. Les systèmes s’agrandissent et se spécialisent. La production laitière, quoique présente partout en Normandie est davantage positionnée à l’Ouest.
En 9 ans, le cheptel bovin normand tout âge et type confondu a perdu 230 000 têtes soit plus de 10 % de son effectif de 2013.
Dans le même temps, le nombre total de détenteurs de bovins (c’est-à-dire déclarants à l’identification) est passé de 20 700 en 2013 à 15 500 en 2022 (- 25 %)
Le Service Economie Veille et Prospective des Chambres d’agriculture de Normandie valorise chaque année les données issues de l’Identification bovine. Les détenteurs de bovins au 31 décembre sont répartis en 12 groupes typologiques selon leur(s) cheptel(s) bovin(s). Cette analyse fait abstraction des autres ateliers de l’exploitation (cultures et élevages non bovin)
Retrouvez le dernier observatoireLes 5 principaux systèmes concentrent 70 % des bovins normands. Le système laitier spécialisé arrive en tête avec 21 % des bovins (425 000 têtes au total) suivi par un système mixte avec des vaches laitières, des vaches allaitantes et de l’engraissement de jeunes bovins (où l’on retrouve 13 % des bovins). Le système suivant est le système naisseur allaitant strict avec 12 % des bovins. Les deux autres sont des systèmes laitiers avec engraissement de jeunes bovins d’une part et de bœufs d’autre part, avec respectivement 12 % et 11 % des bovins.
Un gros tiers des détenteurs de bovins normands sont des systèmes spécialisés sans engraissements de mâles, un petit tiers de petits élevages, et le reste une variété de systèmes.
Les détenteurs de bovins sont répartis sur toute la Normandie, mais moins nombreux en zone de plaine (Eure et plaine de Caen) et de polyculture élevage. On distingue nettement un gradient est-ouest avec davantage de bovin à l’ouest avec la spécificité du Pays de Bray à l’est.
Sur les 9 années étudiées, la taille moyenne des cheptels détenus par les producteurs de bovins s’est accrue de 20 % en moyenne. Les plus grosses progressions de taille de troupeau se trouvent en systèmes laitiers : +35 % en moyenne. L’agrandissement est moins rapide en système allaitant (+ 13 % en moyenne). Les plus gros troupeaux sont généralement dans les systèmes mixtes avec engraissement de jeunes bovins (340 bovins tous âges confondus) alors que les systèmes naisseurs stricts comptent moins de 100 bovins. La moyenne normande (hors petits élevages) se situe à 180 bovins en 2022.
La dynamique des systèmes montre une volonté de simplification des éleveurs avec des nombreux arrêts d’ateliers d’engraissement de petite taille chez les laitiers. Le nombre moyen de jeunes bovins vendus par an passe de 39 en 2013 à 48 en 2022. On notera que le nombre de jeunes bovins vendus par les engraisseurs spécialisés est plus important : 138 animaux vendus en 2022 avec une progression deux fois plus forte en 9 ans que la moyenne des engraisseurs. On ne retrouve pas cette dynamique chez les engraisseurs de bœufs qui affichent 15 bœufs vendus en moyenne en 2022, soit seulement un de plus qu’en 2013. Ce sont les systèmes bovins avec engraissement qui baissent le plus vite surtout en présence d’un atelier laitier, alors que la baisse des systèmes bovins spécialisés qu’ils soient naisseur (VA), lait, ou mixte est moins prononcée.
Michel Lafont
Service Économie, Veille et Prospective