Alimentation animale,
Prairie
Dernière mise à jour le 04 décembre 2024
« Le pâturage de cette année se passe bien malgré un déprimage compliqué. »
« J’ai une centaine de vaches laitières dans mon troupeau, de race Prim’Holstein. Nous avons trait 1 000 000 L de lait l’année dernière. Je travaille beaucoup l’herbe que ce soit en pâturage ou en fauche. Les prairies ont une place importante, puisque ma ration est généralement composée de 60 % d’ensilage d’herbe l’hiver et 5 kg MS l’été (avec 5 kg de MS de maïs) et le reste en pâturage. Je pratique le pâturage tournant dynamique pour essayer de valoriser au maximum mes prairies. Cette année, mes vaches avaient accès à 13 ha au pâturage. Elles sont sorties début avril, soit un mois plus tard que d’habitude. Il y a eu deux pics de pousse, un début juillet et un autre en ce moment, début septembre. Entre deux, la pousse était irrégulière.
J’accorde de l’importance aux mélanges que j’utilise. Pour les prairies de pâturage, mon mélange est le suivant : RGA, fétuque, fléole, pâturin, trèfle blanc semé sous couvert de pois, féverole, avoine, vesce et 4 sortes de trèfle. Le semis est au printemps, avec une récolte du couvert au début de l’été puis le pâturage de la prairie pour le reste de l’année. Avec le couvert, le rendement de la première année est plus élevé, avec 10 à 12 TMS/ha selon les années et les conditions météo.
Pour mes prairies de fauche, je procède différemment. Je fais le semis à l’automne avec un mélange de RGH, RGA, trèfle violet, incarnat et blanc. Avec ce mélange, je fais 4 à 5 coupes/ an. Les prairies sont de qualité, avec des analyses qui varient sur l’année selon la période de la fauche et les conditions météo : on retrouve entre 16 et 21 de MAT en moyenne sur l’année, des UFL autour de 1 et de la cellulose qui varie entre 18 et 23.
Cette année, un agriculteur voisin a cassé une parcelle dégradée avec du rumex et de l’agrostis. Il a décidé de semer un couvert à pâturer afin de couper le cycle de la prairie tout en gardant de la surface pâturable. Il a semé son couvert le 11 mai, après deux tours de pâturage sur la parcelle. Il y avait 15kg d’avoine diploïde (40 euros/ha) et 8 kg de colza fourrager (20 euros/ ha). Le 28 juin, il a fait pâturer ses vaches au fil dans la parcelle, avec un accès à 15 m²/ VL soit 3.5 kgMS/j. C’est une bonne alternative pour garder du pâturage tout en nettoyant la parcelle. Les vaches se sont jetées dessus. La prairie a été ressemé en herbe la semaine dernière avec un mélange à pâturer. »
Romain TORQUET
Chambres d’agriculture de Normandie