Autonomie protéique - Zoom sur les élevages de ruminants

Quels sont les leviers cités par les éleveurs de ruminants et mis en œuvre pour améliorer l’autonomie protéique ?

Les solutions les plus mises en œuvre et plébiscitées par la majorité des éleveurs de ruminants (>50 %), sont toutes des leviers fourrages, et cela autant par les éleveurs laitiers que les éleveurs allaitants.

Les principales concernent l’herbe, notamment en augmentant sa part dans le système fourrager, en faisant pâturer davantage les vaches laitières quand l’accessibilité le permet, ou les génisses.

La réalisation d’ensilages d’herbe précoces est aussi mise en avant. Après la valorisation des prairies, c’est celles des dérobées, de la luzerne ou du trèfle violet qui sont des leviers forts en élevage bovin. L’analyse des fourrages est aussi un levier utilisé afin de mieux ajuster la complémentation et ainsi ne pas gaspiller le correcteur azoté.

Y a-t-il des leviers abandonnés par les éleveurs de ruminants ?

54 % des éleveurs enquêtés disent avoir abandonné au moins une mesure mise en œuvre pour être plus autonome :

• 18 % - Produire et autoconsommer des mélanges céréales-protéagineux ensilés ou en grain (pour des questions de rentabilité ou un manque d’équipement)
• 16 % - Produire et autoconsommer des protéagineux (pois, lupin, féverole, colza)
• 15 % - Produire ou consommer de la luzerne ou du trèfle violet
• 13 % - Réduire le niveau azoté des rations (crainte d’une baisse des performances du troupeau)

Y a-t-il des leviers qui n’ont jamais été envisagés par les éleveurs de ruminants ?

Les mesures qui ne sont jamais envisagées concernent aussi les protéagineux car pas adaptés à l’exploitation (49 %), et la réduction du niveau azoté des rations (29 %).

Une autre solution n’a pas été envisagée, car très peu connue des éleveurs de ruminants : c’est l’amélioration de l’équilibre en acides aminés des rations (lysine et méthionine) qui permet de réduire l’apport de tourteau de soja dans les rations sans altérer la production des vaches laitières (42 %). Les éleveurs évoquent un manque de références disponibles sur le sujet ou un déficit d’accompagnement.

Enfin, le temps de travail trop important évoqué pour la production de la luzerne et du trèfle violet est un frein à leur développement en élevage (34 %).

Pour approfondir la réflexion et mieux se rendre compte des différents enjeux de l’autonomie protéique, il a été décidé de produire une série de podcasts mettant en avant différents acteurs autour de ce sujet.

Les Chambres d’agriculture ont interrogé plusieurs agriculteurs, pour les enregistrer et écouter leurs expériences vis-à-vis des actions entreprises sur leurs exploitations pour tendre vers l’autonomie protéique.

Ces podcasts sont l’occasion pour les éleveurs de se rendre compte, en écoutant des confrères, de ce qu’implique de s’engager dans une telle démarche, et quels sont les avantages concrets que l’on peut y trouver. Ce n’est pas tout puisque l’on retrouve dans ces podcasts l’intervention d’experts qui disposent d’une vision économique globale des intérêts que peut présenter l’autonomie protéique sur une exploitation.

Disponibles en écoute sur toutes les plateformes et sur les sites internet des Chambres d’agriculture, ces podcasts proposent donc un format plus attractif qui mêle retour d’expérience terrain et expertise dans différents domaines pour donner des pistes aux éleveurs qui souhaiteraient s'orienter vers plus d’autonomie protéique.

► Écoutez les podcasts

Rédigé par Jean-Marc Seuret et Marie-Lou Bernard - Chambre d’agriculture de Bretagne.

Projet  Casdar SiTProTin, 2021