Alimentation animale,
Prairie
Dernière mise à jour le 11 mars 2025
A la mi-mars, la pousse de l’herbe reste au ralenti. C’est l’occasion de démarrer un déprimage en douceur, là où la portance le permet.
La croissance de la semaine passée était de 6 kg MS/ha/j sur l’ensemble de la Normandie. Les hauteurs d’herbe variaient de 1,5 à 7,5 cm dans les sites mesurés dans l’Orne.
Des jours ensoleillés sont enfin arrivés en Normandie. Les vaches ont montré une envie certaine de goûter à l’herbe 2025 dans les champs.
Vu le niveau des croissances et des stocks sur pied évoqués, il ne faut pas précipiter la vitesse de déprimage des parcelles. Sans envisager de reconstituer un stock sur pied, la croissance normande à 6 kg MS/VL/j ne permet d’apporter qu’1,2 kg MS/VL/j de pâturage dans un élevage ayant 20 ares/VL disponibles. La quantité monte à 3 kg MS/VL/j s’il y a 50 ares/VL disponibles.
Ces quantités sont atteintes très rapidement. En maintenant le même horaire de sortie du bâtiment, les vaches laitières peuvent manger jusqu’à 2 kg MS/VL/h si la durée de sortie est inférieure à 4 h.
Le tour de déprimage devra donc se faire tranquillement dans les élevages où le stock sur pied est faible au risque de ne pas laisser le temps aux premières parcelles de repousser suffisamment pour le prochain pâturage.
Cette année, contrairement à l’année précédente, il n’y a pas urgence à sortir par rapport aux stocks, mais la portance est plutôt correcte dans certaines zones. La pratique est donc de sortir les vaches si la part de pâturage dans la ration est habituellement importante.
L’enjeu sera donc cette année de suivre au plus près les stocks sur pied pour ne pas être à court trop vite.
La semaine passée a également été l’occasion de faire des apports d’azote sur les blés, et les prairies ; à raison de 30 à 40 U N/ha sur les prairies précoces portantes. Respecter un délai entre l’apport et le pâturage des animaux est essentiel pour ne pas se retrouver dans une situation d’excès de nitrates dans les plantes.
L’excès de nitrates dans les plantes peut être dû à un apport trop récent (quelques jours), ou à une moindre transformation des nitrates en nitrites puis acides aminés puis protéines à cause de températures trop basses ou d’un ensoleillement réduit. Le délai nécessaire peut donc être de quelques jours à quelques semaines.
Les nitrites, issus d’une réduction des nitrates dans l’organisme, peuvent passer dans le sang et devenir toxiques. Ils provoquent une méthémoglobinisation (oxydation du fer de l’hémoglobine). Le transport de l’oxygène est donc perturbé, conduisant à une anoxie.
Romain TORQUET
Chambres d’agriculture de Normandie