Alimentation animale,
Prairie
Dernière mise à jour le 17 septembre 2024
Le réseau de l’observatoire de la croissance de l’herbe normand démarre une nouvelle saison. Chaque semaine, de mars à juillet puis de septembre à novembre, vous retrouverez la carte des croissances, des articles techniques et des témoignages de fermes.
Arrêt du maïs et ration à base d’herbe, c’est possible.
"Nous sommes 2 associés sur l’exploitation avec un salarié. L’exploitation a pris un tournant important il y a maintenant un an, puisque le maïs a été complètement arrêté au profit de l’herbe.
Après une longue réflexion, nous avons décidé de changer la ration des vaches en arrêtant le maïs.
Nombre de vaches | 100 |
Races | Croisées : Frisonne, Normandes et Simmental |
Niveau d'étable | 6 000 kg |
Surface accessible au pâturage | 22 ha |
Assolement 2023 | Prairies permanentes : 76 ha Prairies temporaires (PT) : 14 ha Trèfle violet pur : 7 ha Luzerne : 11 ha Orge de printemps : 7 ha Orge d’hiver : 16 ha Blé : 22 ha |
Avec de nombreuses parcelles à proximité de riverains et de cours d’eau, étant peu adeptes des traitements et au vu des coûts que représentent la culture de maïs, notre choix a été rapide.
Nous avons préféré travailler l’herbe en diversifiant nos prairies.
Nous avons maintenant de la luzerne, du trèfle violet pur, des prairies temporaires à base de ray-grass anglais et trèfle blanc. Nous gardons de l’orge en autoconsommation incorporé dans notre aliment.
L’année dernière, nous avons testé sur 3 ha le semis d’une prairie sous couvert de méteil. L’essai a été très concluant. Le méteil était à base de seigle forestier, vesce velue, trèfle de Micheli et trèfle incarnat. Il a été récolté fin avril. Sa valeur alimentaire en fait un produit très intéressant. La prairie s’était bien implantée en-dessous, et elle a vraiment bien poussé après l’ensilage, ce qui nous a permis de faire une coupe 6 semaines après. Une autre fauche a ensuite été réalisée en fin d’été.
La prairie est propre, avec un bon rendement, et le trèfle a su parfaitement trouver sa place. Nous avons recommencé cette année sur une plus grande surface.
La ration hivernale se compose maintenant d’ensilage de méteil et de PT, et d’enrubannage de luzerne. Nous mettons un aliment à base d’orge aplati (produit sur la ferme), maïs cassé, tourteau de colza et levures. Une fois le pâturage commencé, nous arrêtons le méteil au profit d’une ration avec plus d’enrubannage (prairie et/ou luzerne) et nous ajustons la ration selon la pousse de l’herbe. La distribution est faite matin et soir. Les vaches sont bloquées sur la parcelle de pâture la journée, et ont accès au bâtiment la nuit.
Notre volonté est de faire pâturer le plus longtemps possible nos animaux. Cette année, les vaches ne sont pas encore sorties car les parcelles ne sont pas suffisamment portantes. Nous espérons les sortir en fin de semaine, si la météo est favorable.
Nous pâturons au fil avant, que nous avançons tous les jours. Notre objectif est de travailler nos parcelles afin de mettre en place un pâturage tournant dynamique. En 2020, tous les chemins ont été refaits afin que toutes les parcelles soient desservies. Il y a des points d’eau à disposition pour chaque prairies, reliés au forage de l’exploitation. Après chaque passage des animaux, un broyage des refus est fait.
Concernant le renouvellement, nous sommes sur des vêlages groupés de printemps. Les génisses pâturent à partir d’un an. Nous commençons à réfléchir à un aménagement des parcelles pour faire pâturer les veaux plus tôt.
Notre système actuel, sans maïs, nous correspond mieux. Nous avons diminué en lait/vache mais les taux, largement supérieurs, ont permis de compenser afin de garder un équilibre sur la paye du lait.
Nous observons que nos vaches ont moins de problèmes sanitaires de manière générale, en particulier une forte diminution des mammites et un meilleur poil."
Romain TORQUET
Chambres d’agriculture de Normandie