Alimentation animale,
Prairie
Dernière mise à jour le 17 septembre 2024
Le réseau de l’observatoire de la croissance de l’herbe normand démarre une nouvelle saison. Chaque semaine, de mars à juillet puis de septembre à novembre, vous retrouverez la carte des croissances, des articles techniques et des témoignages de fermes.
Les premiers créneaux météo pour la récolte de l’herbe ont fait leur apparition la semaine passée. Des dérobées ont principalement été fauchées.
La décision n’était pas simple à prendre avec des créneaux courts et pas toujours très séchants, des sols avec une portance parfois limite mais des ensileuses prises d’assaut. En parallèle, la valeur alimentaire des dérobées commençait à faiblir.Dans les situations où la récolte aurait conduit à un tassement en profondeur et à une perte de rendement de 30% sur le maïs (études Arvalis), il était préférable d’attendre.
Sinon, une fauche à plat et haute (>7cm) était fortement conseillée pour assurer le séchage du fourrage rapidement et de manière homogène.
Bien que quelques prairies pâturées aient été fauchées, les ensilages ont principalement eu lieu sur les dérobées.
Les prairies pourraient avoir récupéré un niveau de portance suffisant pour les prochains créneaux météo favorables.
Ce sera l’occasion de récolter les nombreuses parcelles trop avancées pour être correctement pâturées.
Une forte hétérogénéité dans les croissances a été observée la semaine passée avec des valeurs variant de 15 à 100 kg MS/ha/jr, pour une moyenne normande de 42 kg MS/ha/jr.
Cette moyenne est inférieure de plus de 10 points à la moyenne des 20 dernières années.
Pour les élevages qui avaient rentrés les animaux par manque de portance, les vaches laitières sont ressorties en fin de semaine dernière. Suivent les génisses de tous âges. Les cheptels allaitants commencent également à sortir.
Contrairement à ce qui est habituellement observé à la même époque, les hauteurs d’herbe d’entrée et moyennes sont élevées pour une majorité des élevages.
En lait, forcer les animaux à pâturer ras malgré des hauteurs d’entrée élevées et vous aurez la conséquence directe sur le remplissage du tank. Les vaches mangent moins et produisent ainsi moins de lait. Dès qu’on parle croissance ou engraissement ou gestation, le constat d’erreurs dans la gestion de l’herbe est plus compliqué et demande plus de temps mais est bien réel.
Cette année, au vu du début de saison, la technique de l’alternance fauche/pâture (lorsque les surfaces le permettent) sera d’actualité. Elle permettra de limiter les refus mais aussi de ne pas forcer les animaux à pâturer ras malgré des hauteurs d’entrée élevées.
Pour rappel, pour chercher un compromis entre le lait/vache et la valorisation de la prairie, un rapport de 50% entre la hauteur de sortie et la hauteur d’entrée est recherché. Ceci veut dire qu’une parcelle à 12 cm ne devrait pas être pâturée à moins de 6 cm si la production par vache est recherchée.
Romain TORQUET
Chambres d’agriculture de Normandie