Alimentation animale,
Prairie
Dernière mise à jour le 17 septembre 2024
Le réseau de l’observatoire de la croissance de l’herbe normand démarre une nouvelle saison. Chaque semaine, de mars à juillet puis de septembre à novembre, vous retrouverez la carte des croissances, des articles techniques et des témoignages de fermes.
Isabelle et Nicolas Perier, éleveurs à St-Aubin-de-Bonneval (61), témoignent
Le troupeau de 44 laitières dont 8 nourrices est en croisement 3 voies depuis 5 ans avec une base Holstein.
Le lait est collecté par Lactalis, la ferme est en 100 % bio depuis avril 2017. La quantité livrée sur l’année 2023 est de 126 000 l, à cela s’ajoute 6 500 litres réservés à la transformation (atelier démarré en septembre 2021).
La SAU de 91 ha est constituée d’herbe (prairies permanentes, temporaires (trèfle violet) et 8 ha de mélange céréalier.
Les prairies sont amendées soit par du fumier pour 10 t/ha soit du lisier pour 25 m3/ha. Les apports ont eu lieu début février. En 2023 9 passages de pâturage ont été réalisés sur certains paddocks.
Les laitières (36 animaux) ont accès à 20 hectares sur une trentaine de paddocks de 0,6-0,8 ha. Le pâturage tournant est pratiqué : un paddock permet de nourrir l’ensemble du troupeau sur 2 jours.
Les dates clefs du pâturage 2024 : mise à l’herbe fin janvier. Fin du déprimage et donc début du 2e tour le 11/04, il aura donc fallu 70 jours pour achever le déprimage des 30 paddocks !
Un 2e lot d’animaux de taille quasi similaire aux laitières : 10 bœufs de 24 mois et 10 vaches de réformes, a permis le déprimage de 6 paddocks. Cette option a été choisie pour rattraper le retard du déprimage lié à la météo et au « faible » chargement du troupeau laitier. Il n’y aura donc pas eu de parcelle débrayée pour une fauche avant déprimage.
Aujourd’hui les 36 laitières en monotraite (vêlages entre le 20/02 et le 20/03) sont à 18 l 42/34 en TB/TP, 50 000 en cellules et 170 en urée pour une ration en 100 % herbe pâturée. Le mois moyen de lactation est de 1,5-2. Nos meilleures laitières produisent actuellement 30 l pour des vaches à plus de 3 lactations. Le troupeau est calé pour des vêlages au printemps et s’ajuster au mieux à la pousse de l’herbe. Les vaches sont conduites en monotraite toute la lactation soit du 20/02 au 15/12.
Ce début d’année 2024, pour le moment plutôt frais et pluvieux, n’a pas encore conduit à une explosion de la pousse. Il faut cependant bien veiller à pâturer suffisamment ras lors du déprimage pour laisser un accès à la lumière au trèfle.
La technique de pâturage a également été adaptée à ce démarrage poussif, les laitières ne restent que 36 h au lieu de 48 h, sur les paddocks ne disposant pas d’une hauteur d’herbe suffisante.
Les 24 veaux conservés (9 génisses et 15 mâles) sont élevés par 8 vaches nourrices et sevrés en novembre au plus tard. Les jeunes veaux ne reçoivent aucun aliment durant la période d’allaitement, uniquement du lait (environ 5-6 litres par veau mi-avril) et de l’herbe pâturée. A noter que le taux de renouvellement du troupeau laitier est « faible » : 9 génisses pour 44 laitières soit 20 % en taux de renouvellement, la moyenne normande est au-delà des 35 %.
Les croissances permises par cette conduite permettent de faire vêler à 24 mois. Un lot de 10-15 bœufs est également vendu au mois de juin, à 27-28 mois ils font 310-315 kg de carcasse, ration basée (après sevrage) sur de l’herbe (pâturage, foin, enrubannage et bale grazing le 2e hiver).
Romain TORQUET
Chambres d’agriculture de Normandie