Alimentation animale,
Prairie
Dernière mise à jour le 17 septembre 2024
Le réseau de l’observatoire de la croissance de l’herbe normand démarre une nouvelle saison. Chaque semaine, de mars à juillet puis de septembre à novembre, vous retrouverez la carte des croissances, des articles techniques et des témoignages de fermes.
EARL Marlet : en AB des prairies temporaires intégrées dans la rotation pour améliorer l’autonomie
L’EARL Marlet est aujourd’hui en régime de croisière, avec environ 100 ha de terrain groupés autour de la ferme, dont 66 ha sont en prairies temporaires, le reste partagé entre maïs et un méteil féverole + pois fauché au stade immature et qui sert pour l’implantation de la prairie en rotation.
Eric Marlet est installé depuis 1989. La conversion en AB a eu lieu en 2015.
Aujourd’hui le troupeau est constitué d’environ 140 vaches de race Montbéliarde.
Le choix de cette race a été fait pour améliorer la qualité du lait mais aussi par rapport à son caractère rustique, résistante aux mammites, à la marche et aux adversités.
Il y a des vêlages toute l’année mais la grande majorité est concentrée au printemps. La ration hivernale est basée sur l’herbe conservée par voie humide, avec un petit complément d’ensilage de maïs et de méteil. Le silo n’est jamais fermé et même en période de pleine pousse il reste toujours de l’ensilage de maïs pour soutenir la production de lait.
A partir de l’an prochain, il y aura la possibilité d’introduire de l’ensilage de luzerne dans la ration. Le maïs sera donc récolté en épis pour avoir un produit plus riche en énergie et qui s’adapte mieux à la nouvelle ration.
« Il y a deux ans j’ai décidé d’investir dans l’aménagement des chemins. J’ai choisi le géotextile posé à 30-40 cm recouvert par une couche de calcaire. J’en ai trouvé de bonne qualité avec une faible granulométrie. Il a donc été suffisant de bien compacter pour que les chemins soient praticables par les vaches alors qu’avec un calcaire de moins bonne qualité on serait obligé de finir avec une couche supplémentaire plus fine.
Je ne regrette pas du tout cet investissement, au contraire ! Cette année, c’est la qualité des chemins qui m’a permis d’accéder aux parcelles malgré la météo très défavorable ».
Eric dispose d’environ 40 ares/VL. La fauche des parcelles au printemps est donc systématique. L’objectif est celui de multiplier les récoltes (déjà 3 cette année) pour avoir un produit d’excellente qualité. Cependant, cette année, la qualité de l’herbe ne semble pas être au rendez-vous, comme témoignent les taux d’urée qui tournaient autour de 70-110 mg/L maximum. On en déduit un manque de MAT, qu’il a décidé de compenser avec 700 g de soja.
« Malgré une pousse qui n’a toujours pas décollé chez nous comme partout, les parcelles se mettent à épier. Depuis une semaine environ, on fait du topping, donc on fauche la parcelle avant de faire rentrer les vaches, pour valoriser au maximum l’herbe et éviter les refus. Les vaches restent désormais dehors 24 heures ».
« Cette année, nous avons de l’orge à moissonner. Après la récolte, nous allons semer du colza fourrager qu’on va peut-être pâturer au fil. Sinon, ça sera de l’affouragement vert ».
Pour le moment, nous n’avons toujours pas atteint le pic de croissance, certainement à cause de faible rayonnement et des faibles températures.
Romain TORQUET
Chambres d’agriculture de Normandie