Phosphore en cultures bio : les situations de carence sont rares

Agriculture biologique

Dernière mise à jour le 09 avril 2025

Le projet Phosphobio a observé les teneurs du sol dans 4 régions françaises, et à partir d’une compilation d’essais de longue durée, dresse un bilan plutôt rassurant.

Le 9 avril 2025

Phosphore en cultures bio : les situations de carence sont rares

En AB, les teneurs en phosphore (Olsen) du sol sont globalement plus faibles qu’en conventionnel…

Significativement plus faibles en sols calcaires : pouvoir tampon plus marqué ?
Pas d’impact de l’ancienneté de conversion en bio
Pas d’impact de l’élevage et du mode d’occupation des sols
Des teneurs en P du sol indépendantes du taux de matière organique
Lien positif entre teneurs en P et apports d’engrais (fréquence, dose)
Plus il y a de légumineuses dans la rotation, moins il y a d’apports d’engrais organiques, donc moins de P en conséquence

…mais ce n’est pas une préoccupation majeure à court terme :

A partir d’essais de courte ou longue durée en AB, les teneurs « seuils » en phosphore ont été évaluées : elles révisent à la baisse les teneurs utilisées historiquement en conventionnel, issues des travaux du COMIFER
Du coup, cela permet de mieux situer l’état global des teneurs issues de l’observatoire national :
- Pour des cultures faiblement exigeantes (blé, maïs grain), 3 parcelles sur 4 sont au-delà du seuil d’impasse de fertilisation
- Pour des cultures exigeantes (luzerne, colza), 60 % des parcelles se contenteraient d’une compensation des exportations à l’unité près.

Quelques points de vigilance :

En l’absence de fertilisation, les teneurs chutent systématiquement mais à des vitesses très variables
En présence d’apports réguliers, il reste difficile de prévoir l’évolution à moyen terme ; les teneurs en P Olsen du sol progressent rarement (interactions complexes entre les formes de phosphore, le sol et les types d’engrais)