Alimentation animale,
Prairie
Dernière mise à jour le 15 avril 2025
Les conditions quasi-printanières de ces dernières semaines font démarrer la pousse de l’herbe.
La croissance a dépassé les 40 kg MS/ha/jr la semaine dernière malgré plusieurs journées avec des gelées matinales.
La qualité du déprimage est visible sur la majorité des sites avec des hauteurs de sorties inférieures à 4 voire 3 cm.
Les stocks sur pied sont très variables. L’augmentation de la pousse va donc devoir être gérée différemment selon l’état de stock intitial.
Pour ceux qui ont du stock sur pied, il va falloir accélérer la vitesse de rotation, c’est-à-dire le temps pour revenir dans une parcelle. Le levier le plus simple, à cette époque, est l’auge.
Le tableau ci-dessous apporte des repères simplifiés en termes d’auge à apporter en fonction de la surface et de la croissance ou à l’inverse, des repères en terme de surfaces en fonction de l’auge et de la croissance.
Avec 25 ares/VL/jr, il faudrait apporter 8 kg MS/VL/jr à l’auge.
Pour ceux dont les stocks sur pied sont faibles, l’accélération de la vitesse de rotation n’est pour le moment pas conseillée. Il faut pouvoir reconstituer du stock sur pied. Par exemple, avec 25 ares/VL, si le stock sur pied réel est de 100 kg MS/VL (<6 jours d’avance) et si l’objectif recherché est de 180 kg MS/VL (10 jours), il serait possible de prévoir 15 kg MS/ha/jr de pousse pour reconstituer le stock sur les 3 semaines à venir et laisser pâturer les 25 kg MS/ha/jr restant, c’est-à-dire un peu plus de 6 kg MS/VL/jr (au lieu des 10 kg MS/VL/jr que permettait initialement le niveau de pousse).
La valeur des sommes de températures de référence pour la fin du tour de déprimage est de 500 °C/j. Ces valeurs devraient être atteintes à Saint Germain du Livet aujourd’hui.
« On a dû rentrer les vaches le 10 novembre et elles ont pu ressortir seulement le 15 mars, bien plus tard que d’habitude. Avec la pluviométrie de l’année on n’a pas pu faire mieux, malgré les bons chemins mis en place il y a 3 ans. Il restait de l’herbe dans les prairies mais le premier tour a été assez rapide. On a pu valoriser environ 3 kg MS/VL/j d’herbe pâturée. Le reste de la ration était constituée d’ensilage d’herbe, enrubannage de luzerne et maïs épis. Dès la sortie, nous avons gagné 1 litre de lait par vache et 0,8 point de TP, et cela malgré l’augmentation du mois moyen de lactation et une très bonne qualité des fourrages conservés. Aujourd’hui on est passé à environ 6 kg MS/VL/j d’herbe valorisée au pâturage, avec aussi une partie de colza affouragée. »
| Croissance (kg MS/ha/jr) et Auge (kg MS/VL/jr) | 20 | 30 | 40 | 50 | 60 |
| 0 | 90 | 60 | 45 | 36 | 30 |
| 4 | 70 | 47 | 35 | 28 | 13 |
| 8 | 50 | 33 | 25 | 20 | 17 |
| 12 | 30 | 20 | 15 | 12 | 10 |
Aujourd’hui, pour une parcelle moyenne en Normandie, si nos objectifs d’hauteurs d’entrée et de sortie sont de 8 et 4 cm respectivement, il faudrait rentrer dans les parcelles pâturées la semaine du 24 février. Si la croissance se maintient autour de 40 kg MS/ha/jr dans les semaines à venir, la parcelle pâturée actuellement devrait être de nouveau pâturée dans 25 jours.
Emilie Turmeau
ELVUP
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