Etudes et références économiques,
Marchés et filières agricoles
Dernière mise à jour le 25 novembre 2024
Après près de deux ans de tendance baissière, la fin de campagne 2023 s’est liquidée à des prix très bas en blé, inférieurs à 200 €/tonne, jusqu’en mars. Un rebond s’est alors produit pour atteindre 270 €/tonne début juin. Mais ensuite les cotations de la récolte 2024 ont progressivement régressé jusque fin août. Début septembre, les cours sont remontés avant de se réorienter à la baisse à partir de mi-octobre.
Après près de deux ans de tendance baissière, la fin de campagne 2023 s’est liquidée à des prix très bas en blé, inférieurs à 200 €/tonne, jusqu’en mars. Un rebond s’est alors produit pour atteindre 270 €/tonne début juin. Mais ensuite les cotations de la récolte 2024 ont progressivement régressé jusque fin août. Début septembre, les cours sont remontés avant de se réorienter à la baisse à partir de mi-octobre.
Le prix du blé a connu, comme de nombreuses matières premières, deux années de hausse, exacerbée par la Guerre en Ukraine. Depuis, malgré une volatilité accrue, le soufflé est retombé et les prix sont globalement orientés à la baisse depuis le printemps 2022. Dans ce contexte, et même si le prix du blé a enregistré un soubresaut au printemps, avec des coûts de production qui n’ont pas reflué dans les mêmes proportions, le risque de ciseau des prix entre les produits et les charges est plus que jamais présent.
Depuis le début de la campagne de commercialisation, les prix s’orientaient à la baisse dans la poursuite du « weather market ». En effet, chaque année, à la période où les marchés sont en attente des nouvelles récoltes, les prix s’orientent à la baisse.
Dans ce contexte, le marché mondial est équilibré. Hors incident majeur, cela dessine un court terme plutôt stable en termes de prix, avec des pics à prévoir lors d’évènements marquants. Les observateurs s’accordent sur le fait que désormais 200 €/tonne serait un plancher bas.
Cette baisse marquée des prix a finalement attiré les acheteurs début septembre, avec des appels d’offres internationaux plus nombreux ces derniers jours, particulièrement de la part des acheteurs asiatiques. Les offres du bassin de la mer Noire, notamment en Russie et en Ukraine, à des prix compétitifs, sont bien positionnées.
Certaines craintes météorologiques étant vite passées et la récolte de maïs arrivant dans l’hémisphère Nord, les prix de l’ensemble des céréales, dont le blé, se sont réorientés à la baisse à partir de mi-octobre. Courant novembre, la demande est présente et la compétitivité de l’origine Mer Noire est meilleure que celle de la France, malgré des annonces de prix planchers en Russie et en Ukraine.
La météo de l’année a fortement impacté le paysage français du blé tendre, entre surfaces, rendements et qualité. Il est estimé qu’environ 500 000 ha de blé manquent à l’appel en 2024 par rapport à la normale, soit davantage que la surface normande en blé. S’ajoutent à cela des rendements parmi les plus faibles depuis 1990 ; qui conduiraient la récolte à une baisse de 10 millions de tonnes par rapport à l’an passé.
Par ailleurs, le blé récolté correspond aux standards français et intra-communautaires, mais il pourrait être pénalisé sur les marchés pays tiers en termes de qualité, même si la Normandie n’est pas la région la plus impactée, tant en termes de rendements que de qualité. C’est ainsi que l’export pays tiers, d’ordinaire attractif et rémunérateur, qui va pâtir de cette situation, avec des prévisions à 4,1 millions de tonnes, soit un point bas auquel on n’est pas descendu depuis plus de 20 ans. Même si les stocks de début de campagne étaient importants, ce qui a permis des expéditions dès juillet, le niveau va fortement ralentir.
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