Agriculture biologique
Dernière mise à jour le 27 février 2025
La monotraite est une pratique économe en temps, ne nécessitant pas d’investissement, qui se démocratise. Mais quelles conséquences a-t-elle concrètement sur l’organisation du travail ? Sur la production laitière ? Y a-t-il des races plus adaptées ? Comment démarrer ? On vous dit tout dans le référentiel sur la monotraite du programme Reine Mathilde !
Après avoir travaillé sur l’autonomie alimentaire des élevages laitiers, sur la réduction du travail du sol en bio, le programme Reine Mathilde s’est intéressé à l’organisation du travail et au bien-être des éleveurs. La monotraite fait de plus en plus parler d’elle, mais elle n’est pas toujours bien connue. Cette technique jugée parfois marginale, présente pourtant bien des intérêts, ils sont mis en avant par les 14 témoignages regroupés dans ce référentiel sur la monotraite
En moyenne, on observe une baisse de 25 % des volumes produits. Mais les écarts sont relativement importants entre les troupeaux. En cas de mise en place de la monotraite simultanément à un changement du système d’alimentation (pendant une conversion bio par exemple), on peut noter une perte de 50 % de production laitière au moment de la mise en place du nouveau système.
En revanche, on note une augmentation des taux lors de la mise en place de la monotraite, directement liée à une diminution de la dilution. En moyenne on observe autour de + 4 points de TB et + 3 points de TP. Les écarts entre fermes sont très variables : les élevages en races rustiques peuvent voir leurs taux augmenter de façon très importante, alors que ceux qui ont arrêté une alimentation riche voient peu d’évolution lors du passage à la monotraite.
La baisse du volume livré induit souvent une baisse du produit lait, qui n’est pas toujours compensée par l’amélioration du prix du lait, liée aux taux. La perte de ce produit peut se compenser par la réduction des charges, en particulier du concentré, ou par l’augmentation de l’effectif de vaches. On peut passer en monotraite à tout moment dans sa carrière à condition d’anticiper cette baisse de produit lait dans l’équilibre économique de la ferme. Dans la plupart des témoignages, la place de l’herbe est prépondérante dans les systèmes qui pratiquent la monotraite.
Toutes les races semblent adaptées à la monotraite, mais il est préférable de partir avec un troupeau sain en cellules. Parfois, une période d’adaptation est nécessaire pour écarter les animaux qui ne s’y font pas. Les critères de sélection peuvent être amenés à évoluer en lien en retenant l’aptitude à la monotraite.
La monotraite induit forcément une augmentation, même légère, des cellules. C’est souvent les 2 à 3 premiers mois suivant le passage en monotraite qui sont les plus compliqués à gérer, mais ce n’est pas systématique, et les taux cellulaires se stabilisent ensuite. L’augmentation moyenne est de 60 000 cellules/ml. La sensibilité en cellules en monotraite est surtout liée au fait qu’il n’y a qu’une seule vidange de la mamelle par jour, et moins de possibilité d’intervenir.
Tout dépend du point de vue !
Si on raisonne productivité, on peut penser que la production n’est pas optimisée. Si on raisonne autrement, la monotraite permet de produire 70 % du volume en s’épargnant une astreinte quotidienne avec les charges et la fatigue qui y sont liées. Elle permet d’être plus performant en termes de taux, de reproduction, de finition des réformes, de longévité des vaches… Des éléments qui peuvent sembler secondaires mais qui concourent à la performance d’un système. C’est donc un système peut être moins optimisé, mais performan
Passer en monotraite, ce n’est pas forcément travailler beaucoup moins, c’est surtout travailler autrement. Ça permet de moins travailler dans l’urgence, de moins déléguer, de faire des tâches qu’on ne prenait plus le temps de faire (ex : entretien, réparations, …) voire de développer un autre atelier. La monotraite permet aussi de retirer des tâches répétitives le matin ou le soir. Et surtout, cela permet de prendre plus de temps pour soi et sa famille, de prendre le temps de vivre
Parmi les témoignages de ce référentiel, vous découvrirez plusieurs sources de motivations pour passer en monotraite, mais aussi plusieurs façons de démarrer (progressivement ou d’un coup), différentes façons d’organiser le travail quotidien… L’idée de ce référentiel est de vous permettre de découvrir la pratique de la monotraite à travers plusieurs regards d’éleveurs qui ont trouvé leur voie, ou qui parfois, cherchent encore à aller plus loin… Merci aux éleveurs qui ont témoigné et qui vous apporteront des éléments pour vivre au mieux votre métier
décembre 2024
Retrouvez la synthèse des enquêtes réalisées sur 14 fermes dans le cadre du Programme Reine Mathilde.