Marchés et filières agricoles,
Fertilisation
Dernière mise à jour le 25 novembre 2024
Après l’envolée de 2021, exacerbée ensuite par le conflit en Ukraine, et une baisse, beaucoup plus lente, le prix des engrais azotés connait depuis septembre 2023 une lente érosion. Courant novembre, à 365 euros par tonne sortie usine, le prix de l’ammonitrate 33,5 % est en recul de 7 % par rapport à l’an passé. Il reste toutefois 45 % plus élevé qu’avant la flambée de 2021.
Depuis septembre 2023, les cours de la solution azotée et de l’ammonitrate suivent une tendance baissière, malgré quelques soubresauts. La volatilité reste toutefois parfois de mise, ce qui incite à fractionner les achats par prudence.
Le marché des engrais azotés a désormais retrouvé un certain équilibre entre l’offre et la demande qui explique ces cours stables. La demande des agriculteurs s’est en effet rationnée au vu des niveaux de prix des deux années précédentes. L’offre globale en azote pourrait être facteur de variation, entre restrictions à l’exportations et difficultés d’approvisionnement en gaz mettant des usines à l’arrêt.
Durant les mois d’été 2024, le marché national est resté calme, les opérateurs étant accaparés par les moissons, les cours variant peu et les disponibilités étant suffisantes. Les prises de position sont ainsi restées prudentes. Les industriels ont tenté de répercuter le rebond du gaz en août, mais sans succès, faute de demande.
Les principaux acteurs du marché s’accordent sur une vision plutôt neutre à légèrement haussière du marché pour la campagne 2024-2025, dans un contexte de baisse de revenus des grandes cultures.
L’évolution du cours des engrais azotés a fait depuis deux campagnes bouger les achats, les agriculteurs se tournant plus massivement vers l’urée, passant de 15 % des livraisons d’engrais azotés simples en 2021 à 24 % en 2022 et 35 % en 2023, au détriment de l’ammonitrate qui dominait traditionnellement le marché.
L’urée russe a ainsi conquis le marché français, concurrençant l’ammonitrate et les autres composés produits par les fabricants français à un coût supérieur, avec des écarts substantiels (jusqu’à 100 €/tonne). Dans un contexte de baisse des revenus céréaliers, l’urée devrait garder tout son intérêt. L’export d’urée permet ainsi à la Russie d’exporter son gaz en échappant aux sanctions internationales.
Depuis fin septembre, en pleine préparation des semis d’hiver, les prix des engrais azotés ont opéré un rebond dans la sillée du cours du gaz, et donc de d’ammoniac. La tension pesant sur l’urée dans le contexte géopolitique très sensible au Moyen-Orient a fait monter les prix. La hausse a toutefois été limitée par le ralentissement des achats qu’elle a engendré. Cette tendance s’est reportée sur la solution azotée et l’ammonitrate.
Côté engrais phosphatés, les cours se raffermissent avec une demande plus présente et moins de disponibilités. Quant à la potasse, son cours poursuit une lente glissade depuis deux ans, mais reste supérieur au prix d’avant flambée. Des besoins de régénération du sol en phosphore et potassium se profilent dans certaines régions. Après deux campagnes où ils n’étaient pas prioritaires, l’impasse sur ces deux éléments ne sera plus possible au risque d’altérer le rendement et la qualité des récoltes à venir.
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