L’Agriculture de Conservation des Sols place le sol au cœur du système de production et s’appuie sur 3 piliers complémentaires :
Le semis direct est une technique culturale qui a pour but d’implanter une culture sans travail préalable du sol. Associé aux couverts végétaux, il donne tout son sens aux pratiques agro-écologiques visant à développer un système de production qui s’inspire de la nature.
En semis direct, seule la perturbation de la ligne de semis est tolérée afin de
65 expériences ont été recensées et enquêtées en Normandie, Bretagne, Pays de la Loire et Occitanie. Elles mettent en lumière les atouts et les faiblesses de la pratique du point de vue des agriculteurs.
[-] Les agriculteurs enquêtés affirment que la pratique du semis direct demande des compétences techniques pointues et doit s’associer aux autres piliers de l’ACS que sont la couverture permanente des sols et la diversification des cultures.
[+] Le semis direct permet de réduire le temps de travail tout en réduisant les charges (azote, carburant, produits phytosanitaires…).
Les intérêts agronomiques sont multipliés et permettent de réaliser plusieurs récoltes dans l’année en maintenant les performances des cultures. Toutefois, le semis direct entraîne des levées plus difficiles, très dépendantes des conditions climatiques et des prélèvements en eau réalisés par les couverts.
Le but du semoir à semis direct est de placer la semence à travers les résidus de culture précédents en travaillant le moins possible le sol (5 à 20% seulement de la surface est travaillée).
Le semis direct préserve l'humidité pour la germination en préservant le sol et en laissant les résidus végétaux en surface afin d'assurer une protection contre l'évaporation.
Supprimer des opérations de travail du sol fait naturellement gagner du temps et baisse le coût à l'hectare.
Le choix de partir dans ce système, n’est pas forcément un déclic mais plutôt une idée en regardant ce qui se faisait ailleurs. Alors pourquoi ailleurs et pas ici ?... Puis finalement il y a eu le TCS, avec une réelle amélioration de la structure du sol, une portance nettement supérieure et une biodiversité croissante. En voyant toutes ces choses positives, la suite logique à cette pratique était donc le passage en SD. Et là encore, toutes ces améliorations sont en constante évolution.
GAEC Lethuillier - Seine-Maritime
> Fiche trajectoire
Semis direct de couverts derrière la moisson : une technique que j’expérimente maintenant depuis plusieurs années est le semis de couverts en direct au plus proche de la moisson. L’idée est d’obtenir une bonne biomasse, un bon développement de couverts et de limiter les attaques de limaces. Démarrer par le semis direct des couverts est moins de pression que sur une culture de vente.
Christophe Driot - Eure
> Fiche trajectoire
Le semis direct consiste à semer une culture en un seul passage sur sol non travaillé, en ne touchant que la ligne de semis.
Cette technique n’est pas une simple question de machinisme : pour réussir et tenir sur la longueur, il est indispensable d’adapter le système complet. Longues rotations limitant les risques de salissement problématique, mise en place de couverts, travaux réalisés en bonnes conditions de sol, adaptation de la fertilisation, stratégies herbicides revues, etc. : un travail agronomique de fond est incontournable. Les solutions ne sont jamais figées, ces systèmes sont en constant mouvement.
Les semis de céréales d’hiver sont les plus simples pour débuter : semez un peu plus dense, un peu plus tôt, fertilisez en localisé et les mauvaises surprises sont rares. Anticipez les risques adventices tout de même !
Pratiquer le semis direct n’exclut pas l’utilisation ponctuelle d’autres outils : un décompacteur à dents Michel pour ouvrir un sol pris en masse en profondeur ou un néodéchaumeur travaillant sur les 2-3 premiers cm peuvent avoir leur place sur une ferme pratiquant le semis direct.
Témoignage du conseiller Occitanie
Yves FERRIE