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À Paris, on boit aussi de l'eau de Normandie !

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Les sources de Rueil-la-Gadelière, situées au Sud de Verneuil sur Avre (27), contribuent à alimenter Paris en eau potable via l’aqueduc de l’Avre. Cet aqueduc, alimenté par 3 sources, participe à près de 15 % aux besoins quotidiens de la capitale (500 000 m3 / jour).

 

 

Eau de Paris capte, achemine et potabilise 500 000 m3 d’eau/j pour Paris intra-muros

Eau de Paris est, depuis 2010, une régie publique en charge du service public de l’eau à Paris. Elle gère l’ensemble du circuit de l’eau depuis son prélèvement dans le milieu naturel jusqu’à sa distribution au robinet des consommateurs. Elle le fait en tenant compte des besoins de Paris et des contraintes locales de la ressource.

La baisse de consommation de l’eau, la « chasse aux fuites », l’évolution du matériel… a permis à Paris de diviser par 2 ses besoins quotidiens en eau, en quelques décennies. Pour l’anecdote, tous les réseaux d’eau potable/non potable sont visibles via le réseau des égouts de Paris, ce qui permet d’intervenir rapidement sur les conduites.

5 régions et 12 départements alimentent Paris en eau

Eau de Paris s’approvisionne en eau potable à partir de 5 installations réparties dans 5 régions et 12 départements. Les 500 000 m3 d’eau distribués et consommés sur Paris intra-muros chaque jour proviennent pour moitié d’eau souterraine (captée jusqu’à 150 km de la capitale et acheminée par aqueducs) et pour moitié d’eau de surface.

4 aqueducs acheminent l’eau sur Paris : les aqueducs de la Voulzie, de la Vanne et du Loing se situent au Sud-Est de Paris et celui de l’Avre achemine l’eau de Normandie et de la région Centre-Val de Loire.

L’aqueduc de l’Avre

Cet aqueduc, de la fin du 19e siècle, achemine en moyenne 70 000 m3 d’eau/jour prélevés dans la région de Verneuil d’Avre et d’Iton par des sources et au Nord de Dreux par deux champs captants. Sa capacité initiale de transport (160 000 m3/j) est limitée par les capacités de l’usine de traitement de l’eau de Saint-Cloud (100 000 m3/j).

Cet aqueduc fonctionne à plan d’eau libre : il n’y a pas de pression. Le Bassin d’Alimentation de Captage (BAC) de la Vigne se situe à + 40 m d’altitude par rapport à Paris. L’eau est acheminée via 102 km d’aqueduc souterrain de 1,80 m de diamètre, maçonné en silex, présentant 30 à 40 cm de pente au km. L’eau met 36 h à arriver à destination.

À la surface, au-dessus de l’aqueduc, il y a une emprise foncière (généralement une zone enherbée) de 15 à 20 m de large qui permet de le protéger.

7 sources à Rueil-la-Gadelière

130 ha de périmètre de protection immédiate permettent de protéger les 7 sources de Rueil-La-Gadelière. Le débit de ces sources est très fluctuant (30 000 à 150 000 m3/j sur l’année) et la turbidité peut être importante en cas de fortes pluies, du fait de la nature karstique des sols.

Côté qualité, la teneur en nitrates de ces sources avoisine les 35 à 50 mg/l (seuil max = 50 mg/l), et on y retrouve plusieurs types de molécules issues de la dégradation de produits phytosanitaires : les 7 principales molécules proviennent d’herbicides utilisés sur maïs et colza.

Pour être potabilisée, l’eau subit un traitement au charbon actif en poudre puis une ultra-filtration. Lorsque l’eau est trop chargée en nitrates, elle est diluée : il n’y a pas de système de traitement qui permet de les éliminer.

Eau de Paris favorise l’AB et les techniques bas intrants sur le BAC de la Vigne

Eau de Paris en quelques chiffres : 240 000 ha d’aire d’alimentation de captages, 1 270 ha d’espaces naturels gérés par Eau de Paris, 7 zones Natura 2 000 et 25 zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF).

24 % de la SAU du BAC sont aujourd’hui engagés dans une démarche qui protège l’eau (bio, MAEC, PSE). L’objectif est de passer à 30 % de la SAU du BAC. A ce jour, 7 % de la SAU située sur le BAC de la Vigne sont conduits en Agriculture Biologique (AB). Pour soutenir l’AB sur le BAC, Eau de Paris aide financièrement les agriculteurs pendant leurs 7 premières années en bio, et peut les aider à financer certains investissements.

Eau de Paris suit également les reliquats en entrée et sortie hiver pour limiter les risques de lessivage et protéger la ressource en eau, notamment dans le cadre des PSE (Paiements pour Services Environnementaux).

Eau de Paris organise régulièrement, en partenariat avec les Chambres d’Agriculture de Normandie, des portes ouvertes mettant en avant des techniques bio ou des cultures bas intrants (chanvre…).

Eau de Paris finance également le projet multi-partenarial (Chambre d’agriculture, Elvup et Littoral Normand) autour du programme « Cultures - prairies » destiné à produire des références et communiquer sur la conduite de l’herbe (pâturage, rénovation de prairies…), sur les cultures dérobées (sorgho, millet…) mais aussi sur la réduction du carbone ou la favorisation de la biodiversité.


De nouveaux évènements auront lieu en 2024 : vous les retrouverez dans vos prochains numéros d’Actu Bio, sur le site web des Chambres d’agriculture de Normandie ou via Eau de Paris en direct (contact Isabelle CADIOU : isabelle.cadiou@eaudeparis.fr et 06 38 71 00 89)