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Amélioration de la qualité du lait dans un contexte d’accroissement de troupeau

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Dans le cadre de son programme expérimental portant sur l’optimisation de l’efficience économique et la résilience d’un système de polyculture élevage en agroécologie, La Blanche Maison a augmenté sa capacité de production laitière.

En partant d’un volume annuel de production en 2017 aux alentours de 400 000 litres de lait et un effectif moyen d’environ 68 vaches, l’objectif était d’atteindre les 620 000 litres de lait annuels d’ici 2022.

 

Pour augmenter sa capacité de production laitière, La Blanche Maison a mis en place 2 leviers :

  1. l’augmentation du nombre de vaches laitières,
  2. l’augmentation de la productivité par vaches.

Accroissement rapide

L’accroissement de troupeau a été assez rapide : 70 vaches en 2016, 78 en 2017 et 88 en 2018. Pendant cette période, très peu de réformes sont effectuées.

Cet accroissement de troupeau a, comme souvent, créé une période de tension sanitaire sur l’exploitation. Au cours de l’hiver 2016/2017, les niveaux cellulaires ont été importants avec plus de 250 000 cellules entre décembre 2016 et avril 2017.

Il s’est réalisé sans modifications majeures par ailleurs de la structure d’accueil des animaux (augmentation des surfaces de couchage mais même bâtiment).

Pour gérer cette phase « critique », plusieurs leviers mis en œuvre à la ferme expérimentale ont été les clefs pour augmenter non seulement le niveau de production laitière mais également la qualité du lait.

De la rigueur, des procédures et des règles de décision pour une amélioration de la qualité du lait

L’écriture du protocole d’expérimentation du système en agroécologie a permis de définir les pratiques, procédures et règles de décision à mobiliser dans l’objectif recherché. La ferme expérimentale a également travaillé en partenariat avec le GDS de la Manche pour effectuer un suivi de la qualité du lait et une prévention des mammites des vaches laitières dans un « plan qualité du lait ». Ainsi, avec l’appui du GDS 50, plusieurs axes d’améliorations ont été mis en avant suite à l’analyse régulière de la situation sanitaire du troupeau.

Un suivi individuel régulier des vaches

Le suivi des performances des vaches laitières se fait de manière continue à La Blanche Maison, avec un suivi quotidien des productions individuelles et des analyses de lait au moins une fois par semaine. Le contrôle de performance, une fois par mois, était l’occasion de faire le point sur l’ensemble des animaux. Toutes les situations d’animaux avec un taux cellulaire élevé étaient étudiées : selon les cas une analyse bactériologique était réalisée ou un test rapide était fait en salle de traite afin de vérifier quel quartier était concerné par l’infection. Le choix était alors fait de traiter, de tarir, ou de réformer l’animal.

Des procédures revues pour la traite

L’hygiène autour de la traite est un incontournable pour la gestion de la qualité du lait. Des protocoles ont été mis en place afin que tous les salariés intervenant sur l’élevage fassent de la même façon :

  • lavage des mains avant la traite,
  • préparation de la mamelle,
  • premiers jets et post trempage,
  • désinfection des griffes.
Des pratiques de tarissement revues

Les pratiques de tarissement sont également raisonnées suivant l’état sanitaire de chaque vache laitière. En plus de l’obturateur, un antibiotique est appliqué en fonction du taux cellulaire de la vache au dernier contrôle ainsi que la détection d’une mammite pendant sa lactation (obturateur seul pour les multipares avec moins de 150 000 cellules au dernier contrôle et sans mammite au cours de sa lactation). La mise en place de l’obturateur fait également l’objet d’une procédure avec des précautions d’usage (gants pour le trayeur, propreté des quais de traite, désinfection du trayon…). Ce raisonnement de pratiques a permis gérer les infections présentes et à prévenir de nouvelles infections post-vêlage.

Une attention particulière à la litière

Un effort quotidien est fait pour maintenir des vaches propres dans un environnement propre. Une grande partie des infections sont acquises de l’environnement des animaux. Le curage de l’aire paillée a été programmé toutes les 2 semaines.
La gestion du pâturage et des chemins d’accès fait l’objet d’une attention particulière à la ferme expérimentale, afin de maintenir, entre autres, des accès et pâtures carrossables, ce qui participe à un environnement et des vaches propres.
Enfin, une attention particulière est portée sur l’hygiène de logement des génisses et l’hygiène au vêlage, permettant ainsi de limiter l’incidence du nombre de génisses ayant des premiers contrôles cellulaires assez élevés (> 200 000 cellules).

Des critères de réformes identifiés

La Blanche Maison a défini dans son protocole expérimental un certain nombre de motifs de réforme de ses animaux multipares et primipares. La réforme des vaches présentant des infections chroniques permet d’abaisser rapidement le taux cellulaire du lait livré mais aussi de limiter les sources d’infection pour les vaches saines. Cependant, ce levier d’action n’est possible qu’une fois l’effectif recherché atteint.

Résultats : plus de lait et une meilleure qualité !

La situation sanitaire du troupeau s’est vite améliorée. La première étape a été l’amélioration rapide du lait livré grâce à un effort de tri de lait important. Les données relatives aux taux cellulaires moyens issus du contrôle laitier et la laiterie montrent une évolution favorable des taux depuis 2017, ainsi qu’une mise en évidence d’un effort de tri du lait livré réalisé par La Blanche Maison.

Taux cellulaires moyens - La Blanche maison

Globalement le nombre de vaches dont le comptage cellulaire est inférieur à 300 000 progresse depuis 2017 et le nombre de vaches pour lequel le comptage cellulaire est supérieur à 800 000 diminue également.

Le nombre de vaches avec mammites reste sensiblement le même en 2020, alors que le nombre de vaches a augmenté.

Enfin, les données relatives à la phase de tarissement montrent des taux de guérison au tarissement et des taux de nouvelles infections après vêlage également meilleurs.

Bilan positif

Tout ce travail de rigueur et de mise en œuvre des procédures aboutissent à une meilleure maîtrise sanitaire du troupeau ainsi qu’une amélioration de la qualité du lait malgré ce contexte d’accroissement du nombre de vaches. Le bilan de l’année 2020 est plutôt encourageant à La Blanche Maison, qui s’approche de ses objectifs fixés pour 2022.

Ainsi, en 2020 la production annuelle livrée avoisine les 600 000 litres de lait (soit environ + 50 % par rapport à 2017), avec un effectif de vaches présentes qui est passé de 78 à 90 individus.

L’augmentation de l’effectif du troupeau s’est fait par l’élevage des génisses sur la ferme expérimentale, ce qui a permis d’introduire davantage d’animaux et d’être réactifs dans la production.

La production de lait moyenne par vache en a été améliorée, passant de 5300 kg à près de 7100 kg en 2020. Cette augmentation de volume n’a, en outre, pas détérioré la composition du lait. La teneur en matière utile progresse dans les mêmes proportions depuis 2017 (près de 45000 kg en 2020 contre 30516 kg en 2017) et les taux sont maintenus (TB : 42 g/kg ; TP : 34.3 g/kg en moyenne sur 2020).