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Comment avoir un réseau d’eau performant ?

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Abreuvoir

Un des premiers leviers pour ne pas gaspiller l’eau sur les exploitations agricoles est d’avoir un réseau d’eau performant.


Comment bien gérer son réseau d’eau et éviter les fuites ?

Dans le cadre du PGRE (Plan de Gestion de Ressource en Eau) initié par la préfecture de la Manche en 2018 et porté par le Sdeau et la Chambre régionale d’agriculture de Normandie, la gestion de l’eau en élevage apparaît comme primordiale.
 

Quelques chiffres dans la Manche

  • 60 à 70 millions de m3 d'eau prélevés annuellement sur la ressource en eau dont 10 millions de m3/an pour l'élevage.
  • 1/3 sur les cours d'eau, 2/3 dans les eaux souterraines (avec une part de nappes peu profondes)
  • Multiples usages : alimentation humaine, agriculture, industrie principalement
  • Une vache consomme 50 à 200 litres d'eau par jour

Source : CRDA Manche
 

Zoom sur les solutions à mettre en œuvre

Bien gérer son réseau d’eau sur une exploitation laitière, c’est avant tout réfléchir à une bonne installation qui sera facile d’entretien et avec une bonne longévité. En effet, l’abreuvement, représente autour de 80 % de la consommation d’eau sur une exploitation (en l’absence de fuites).

Des économies d’eau non négligeables peuvent aussi être faites en détectant précocement les fuites, en réduisant la consommation pour le nettoyage du bloc traite, du tracteur et de ses équipements, ou en récupérant les eaux de toiture mais pas que…

L’abreuvement au pâturage est aussi un poste important où les fuites peuvent être plus compliquées à déceler. Il est donc essentiel de réaliser une installation cohérente dans les connexions entre les parcelles et ainsi pouvoir retrouver une fuite rapidement.

Quelques conseils pour bien gérer son réseau d’eau au pâturage

  • Enterrer les tuyaux pour éviter les problèmes de gel.
  • Les points sensibles aux gels étant sur les raccords plastiques, veiller à les enfouir à 10-15 cm de profondeur pour protéger le tuyau et à 50-60 cm de profondeur si la parcelle est labourée. Éviter les modèles quarts de tours qui ne supportent pas le gel.
  • Préférer les tuyaux polyéthylène, de taille adaptée aux besoins.
  • Équiper chaque bac d’une arrivée d’eau avec un robinet en hauteur, en bordure de champ ou de haie.
  • Veiller à la qualité des raccords entre le tuyau et le niveau constant et utiliser de préférence de la visserie en inox.
  • Privilégier le même fournisseur pour tous les bacs à eau (plus facile en cas de panne ou de remplacement).
  • S’équiper d’un compteur d’eau pour contrôler régulièrement la consommation d’eau totale et repérer facilement toutes anomalies (fuites d’eau, surconsommation…)  en entrée et sortie de pâturage.
  • Proposer un parcours ombragé aux animaux pour accéder au pâturage, afin de limiter leurs besoins en eau.

 

 

Témoignages

Étienne Legrand, éleveur à la Meurdraquière (50)

Gérer les fuites d’eau, un combat au quotidien !

"Sur mon exploitation en production laitière, la source d’approvisionnement en eau provient à 80 % du réseau d’eau potable. Les principaux postes de consommation sont la salle de traite, l’abreuvement des animaux et le nettoyage du matériel. L’exploitation est équipée de 4 compteurs dont 3 dispatchés dans les herbages. La consommation annuelle est en moyenne de 2 450 m3 d’eau pour un cheptel de 80 vaches laitières et 10 vaches allaitantes, plus le renouvellement. Annuellement, les consommations de chaque compteur sont notées et analysées par rapport aux années antérieures. Ce travail me permet d’identifier, à posteriori, de potentielles surconsommations.

Au quotidien, avec ma salariée qui est sensibilisée au sujet, nous surveillons et intervenons pour contenir les fuites d’eau. Les principaux leviers que nous actionnons sont de fermer les robinets des bacs lorsque les animaux sortent du champ, de changer les joints et les flotteurs dès que les fuites apparaissent, ce qui nécessite d’avoir du stock à disposition.   

Mais rares sont aujourd’hui les élevages bovins qui ont installé un compteur d’eau sur leur réseau d’eau privé, contrairement aux élevages hors sol. Pourtant, c’est la première chose à faire. D’autant que depuis 2005, il s’agit d’une obligation réglementaire pour les exploitations soumises au régime de déclaration et d’autorisation des Installations classées."
 

Lucie Morin, directrice de la Ferme expérimentale de la Blanche Maison à Pont Hébert (50)

La Ferme expérimentale de la Blanche Maison a travaillé sur cette réflexion des fuites d’eau et nous apporte son éclairage

"Dans le cadre d’un projet autour du numérique en agriculture, nous avons installé en 2018 des compteurs d’eau connectés. Très vite grâce au compteur, nous nous sommes rendu compte que notre réseau d’eau au pâturage datant du début des années 90 présentaient des fuites. En effet, il y avait toujours une consommation d’eau alors que les animaux n’étaient plus présents. Au début de l’année 2020, nous avons donc refait notre réseau d’adduction d’eau au pâturage : 2 km de tuyaux ont été posés pour amener l’eau dans les 25 paddocks (25 hectares). L’investissement en matériel (PE, raccords, bacs, flotteurs) a été de 10 000€. Ces travaux nous ont permis de retrouver des débits suffisants pour satisfaire l’abreuvement des vaches laitières (débit qui n’était plus suffisant à cause des fuites).

L’installation de quelques compteurs sur la ferme est très bénéfique puisque très rapidement, elle permet de détecter les fuites, première source d’économies d’eau sur l’exploitation."

 

La gestion des fuites d’eau en élevage est une réflexion de tous les jours en élevage et concerne tout le monde, dans une optique de gestion quantitative de l’eau et de gain économique.  

C’est pourquoi, dans le cadre du PGRE et du groupe « Gestion Econome en eau » piloté par la Chambre régionale d’agriculture de Normandie en partenariat avec le CRDA Manche, le GDS et la Blanche Maison, des actions seront menées sur la gestion de l’eau. Nous relayerons ainsi durant les prochains mois les informations sur ces projets qui se développent dans la Manche.

Le sujet vous intéresse ?

Contactez Romane Meignin au 06 60 39 53 14 ou Hélène Lallemand au 06 84 27 54 63

Chambres d’agriculture de Normandie