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Qualité des sols en système légumier

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Premiers pas en Agriculture de Conservation

Pour faire face au défi de la qualité des sols, la station d’expérimentation du SILEBAN et les Chambres d’agriculture de Normandie ont exploré des techniques innovantes d’implantation de légumes répondant aux principes de l’Agriculture de Conservation, dans le cadre du projet INNOSOL’LEG-ACS.

Les sols caractéristiques des bassins de production légumière normands se prêtent particulièrement bien à une production de qualité pour le marché de frais, mais présentent également des limites en termes de sensibilité à l’érosion, à la compaction et à l’activité biologique.

Lors d’une première phase de travail (projet Innosol’Leg), des producteurs légumiers de la Manche du bassin du Val de Saire ont rencontré des éleveurs pratiquant l’Agriculture de Conservation du Sol (GIEE « MAC ») et se sont intéressés à ces systèmes. Pour rappel, ces derniers sont basés sur une forte réduction du travail du sol, la maximisation de la couverture végétale et la diversification des espèces cultivées.

Si des références existent en grandes cultures et polyculture-élevage, les productions des légumes de plein champ normands ou non ont été peu concernées par ces travaux.

Des producteurs mobilisés

La dynamique instaurée avec le groupe d’agriculteurs du Val de Saire a été appuyée par des demandes de producteurs de carottes de la Côte Ouest de la Manche. Afin de répondre aux objectifs de qualité des sols et pallier aux difficultés de désherbage, les couverts végétaux ont été mis en avant en tant que levier agro-écologique à explorer.

Les producteurs ont été mobilisés dans des ateliers de co-conception afin d’identifier des modifications possibles de leur système de culture et d’identifier des pratiques innovantes à tester en station d’expérimentation. Une démarche très riche en échanges et partage de connaissances qui sera reproposée dans d’autres situations.

Des couverts sur buttes pour les carottes

Faire ses buttes à l’automne et y implanter un couvert végétal, on l’a déjà vu faire dans le nord de la France et en Belgique afin d’implanter des pommes de terre. Le but : se passer du labour et éviter le travail du sol au printemps. Suivant ce modèle, trois différents types de couverts ont été implantés au SILEBAN à l’automne 2021, en augmentant la dose de semis classique, de manière à assurer une couverture suffisante pour  structurer le sol et concurrencer les adventices.

Le couvert détruit au broyeur ou chimiquement selon les modalités d’essai mi-avril a garanti un bon contrôle des adventices, mais le semis de carotte dans les conditions sèches de juin s’est révélé problématique faute d’outils adaptés. Finalement, bien que rendement et qualité n’aient pas été au rdv, la culture a réussi à se développer dans ces conditions difficiles.

Des planches de mulch pour les poireaux

Les mêmes objectifs ont été poursuivis pour la culture de poireau en planches. Les couverts végétaux utilisés sont les mêmes que ceux semés sur buttes, avec une destruction par broyage à deux dates différentes (mi-avril et mi-mai) selon leur développement. Les poireaux ont été ensuite plantés « à trou » selon la technique utilisée localement, mais assez tardivement (début août) dans un sol très sec que la poinçonneuse n'a pas réussi à ouvrir assez profondément.

Malgré ces conditions d’implantation, les poireaux ont réussi à s’installer correctement et, même si la longueur de blanc n’a pas atteint le seuil de commercialisation, la qualité de la culture a été satisfaisante tant sur le plan sanitaire que sur l'enherbement, le tout sans aucun herbicide ni fertilisant !

 

Le projet a également permis de capitaliser des retours d’expériences terrain en matière de couverts végétaux. L’ensemble des livrables du projet est accessible sur les sites web du SILEBAN et des Chambres d’agriculture de Normandie.

Ces premiers pas vers l’ACS ont montré des résultats encourageants et méritent d’être poursuivis avec de nouveaux travaux, en proposant des prototypes d’outils adaptés à ces techniques (ex : Mulchtec-Planter).

 

Gabriele Fortino, référent thématique « Systèmes » CRAN
Gwénaëlle Le Bihan, chargée de projet SILEBAN

Avec la participation financière de la Région Normandie et du FEADER