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25 ans d’expérimentation à la ferme de Thorigné d’Anjou

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Le 16 mai dernier, la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou (49) fêtait ses 25 ans : l’occasion pour les 1 300 visiteurs de faire le point sur les projets menés dans cette ferme allaitante bio. Focus sur quatre des thématiques de la journée…

 

Performances de reproduction d’un 1er vêlage à 24 mois : on fait le point !

A Thorigné, des essais sont conduits pour observer les conséquences d’un 1er vêlage à 24 mois sur 2 lots de génisses : l’un né au printemps, l’autre à l’automne. Les génisses limousines sont mises à la reproduction à 14 mois, par monte naturelle, avec un taureau Angus.

Les génisses nées à l’automne ont consommé 380 kg de concentré jusqu’à leur 2 ans, et sont mises à la reproduction entre 427 et 467 kg. Le taux de gestation observé sur ce lot était de 66 %.

Les génisses nées au printemps ont consommé 240 kg de concentré jusqu’à leur 2 ans et sont mises à la reproduction entre 413 et 454 kg. Le taux de gestation observé sur ce lot était de 71 %.Le poids moyen post repro des génisses gestantes (458 kg) était plus important que le poids moyen des génisses vides (437 kg post repro).

Le taux de gestation des primipares observé est de 88 % (85% pour les génisses nées à l’automne, 90 % pour les génisses nées au printemps) : un âge au 1er vêlage à 24 mois ne semble pas pénaliser les performances de reproduction suivantes. Le poids à la mise à la reproduction différencie significativement les génisses gestantes de celles vides : 427 kg contre 401 kg.

Favoriser le pâturage hivernal

En hiver, les bœufs ont pu consommer 0,84 TMS/ha d’herbe de qualité (17,8 % MS ; 19,4 % MAT ; 16,9 CB ; 0,92 UFL) avec des hauteurs d’entrée de 8,7 cm et des hauteurs de sortie de 5,1 cm. Le taux de valorisation de l’herbe était de 85 %. Le chargement était de 0,5 UGB/ha et de 7 UGB/ha en instantané.

Ce pâturage hivernal a permis d’obtenir des performances animales satisfaisantes (GMQ de 560, 670 et 480 g/j pour des animaux de 10, 16 et 22 mois), tout en conservant une bonne repousse au printemps (- 3,4 % TMS/ha ; -2,9 % d’UFL/ha lorsque la prairie a été pâturée en hiver par rapport à un pâturage uniquement de printemps). Le pâturage hivernal permet de faire des économies de foin, de féverole, de paille et de carburant, de gagner en souplesse au printemps via le déprimage hivernal et de réaliser des économies notables : 75 €/animal à Thorigné

Le bale grazing estival : 1res observations à confirmer sur les prochaines années !

L’idée du bale grazing est de laisser les bottes de foin/d’enrubanage entières ou déroulées, sur des parcelles de prairies naturelles et les faire pâturer, en pâturage libre ou fil avant/fil arrière de façon à :

  • Valoriser l’herbe d’été
  • Réduire la mécanisation (affouragement, paillage, sursemis, épandage…) : temps, €, bilan Carbone
  • Laisser une partie des animaux toujours dehors
  • Sursemer et améliorer la fertilité des sols (ressemis des graines présentes dans le foin, piétinent et amendement direct par les déjections animales)
     

A Thorigné, 2 types de bale grazing ont été testés durant les étés 2022 et 2023 : avec bottes de foin déroulées ou entières. L’essai a été conduit sur 28 jours, du 30 juillet au 27 août, avec 1 botte et 715 m² d’herbe tous les 2 jours/lot d’une quinzaine de bovins en croissance (génisses et bœufs).

Parmi les observations réalisées, on note une valorisation du foin de 89 % pour le foin déroulé et de 87 % pour le foin laissé en bale. Le GMQ moyen présentait un avantage pour la modalité foin déroulé (401 g/j contre 363 g/j pour les balles de foin non déroulées).

Concernant la biomasse de la prairie pâturée : le rendement moyen de la prairie et les légumineuses étaient plus importants dans la modalité avec le foin déroulé qu’avec celle avec les balles de foin entières. Les teneurs en MAT et le rendement global de la prairie semblent avoir été améliorés grâce au bale grazing estival par rapport à une prairie témoin pâturée, avec foin exporté et apport de 15 T/ha de compost.

Pâturer du foin sur pied

Au lieu de récolter du foin en mai-juin pour le redistribuer à partir de juillet, que donne la pâture d’un couvert âgé de presque 3 mois par des vaches gestantes ?

Biomasse à l’entrée : au 15 juillet, 2 t MS/ha en 2022 et bien plus élevé 3,8 t MS en 2023. Le taux de valorisation se situe à respectivement de 94 % en 2022, et moindre en 2023 à 79 % en pâturage libre et à 87 % en pâturage rationné.

Quelles valeurs alimentaires pour ce foin sur pied ? A l’entrée dans la parcelle : entre 0,59 et 0,65 UFL, 36 à 53 g PDIN, et 60 à 70 g PDIE.

Quelles durées de pâturage ? En 2022, 20 j en pâturage libre contre 27 j en rationné. En 2023 avec une biomasse plus importante : 34 j en pâturage libre contre 49 j en rationné.

Quelles performances animales ? La variation de poids des vaches évolue différemment selon le mode de pâturage : elle augmente de 8 à 14 kg en pâturage rationné et baisse de 6 à 16 kg en pâturage libre. Quant à la note d’état corporel : elle baisse légèrement d’environ 0,2 point.

En conclusion : le pâturage du foin sur pied élimine les frais de récolte et limite le temps de travail. Malgré l’âge du couvert et ses faibles valeurs alimentaires, il impacte peu les performances zootechniques. Quand la biomasse est abondante, le pâturage rationné permet une meilleure valorisation de la production sur pied. De plus, le pâturage rationné limite le phénomène de tri et permet des temps de présence plus longs sur la parcelle.

 

Vous souhaitez suivre ou rattraper les conférences de cette journée ? N’hésitez pas à consulter la chaîne YouTube de la ferme de Thorigné d’Anjou et de contacter votre conseiller bio pour plus d’info !

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