Vous êtes ici : Accueil > A proximité > Actualités locales >  Acteurs de la bio : ils témoignent...

Acteurs de la bio : ils témoignent...

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Les Chambres d’agriculture de Normandie ont organisé une journée sur les filières bio qui fût l’occasion de faire le point avec des acteurs de l’aval. Pour ce premier témoignage, on fait le point avec NVB-UNEBIO.

NVB-UNEBIO, Erika MOUSSEL et les éleveurs engagés dans la filière témoignent.

UNEBIO, Normandie Viande Bio (NVB) : quel lien ?

NVB a été créé en 2001 afin d’organiser la production et le commerce de la viande biologique, de promouvoir les viandes biologiques issues de la filière, d’animer les filières bio et d’assurer des débouchés 100 % bio grâce à UNEBIO.


UNEBIO a été créé en 2004 à l’initiative de structures régionales (dont NVB, EBIO…) constituées d’éleveurs 100 % bio et d’opérationnels dédiés aux viandes bio. « L’objectif d’UNEBIO est d’assurer l’équilibre entre la production et les débouchés commerciaux. Cet équilibre doit permettre d’optimiser la valorisation des viandes bio et d’assurer une rémunération juste de l’activité d’élevage pour le développement cohérent et harmonieux de l’agriculture biologique, en lien avec les réalités de marché ».

UNEBIO, c’est un outil de commercialisation de viandes 100 % bio appartenant à ses éleveurs, un capital détenu par les éleveurs bio à travers les structures actionnaires, un capital proportionnel aux volumes mis en marché.

2010-2020 : l’envolée de la bio

Cette décennie a vu la demande de viande bio s’envoler, le programme Ambition Bio battait son plein, le bio était en plein essor, on manquait parfois de produits bio.  En 2015-2016, une nouvelle vague de conversion a permis d’augmenter le nombre de bovins bio sur le marché. C’est à ce moment qu’UNEBIO a cherché à se démarquer en créant la charte UNEBIO, les contrats bœufs, la prime qualité bouchère ou encore la marque ‘‘Sourire de Campagne’’ (2018).

2023 : une consommation poussive

La consommation de viande fraiche bio en grandes et moyennes surfaces (GMS), a baissé de 21 % en volume entre 2022 et 2023. L’abattage de gros bovins a quant à lui baissé de 7,9 % pour les bovins allaitants et de 7,1 % pour les bovins laitiers (bio et conventionnel). Si en conventionnel, on observe une hausse des importations de viande bovine (25 % des volumes en 2023 / 21 % en 2021), en bio, en revanche, 99 % de la viande bovine consommée est française.

En 2023, le recul des abattages s’est poursuivi, les prix élevés en conventionnel ont concurrencé les achats de bovins bio sur les races à viande. Les volumes commercialisés en viande bovine bio ont diminué. Il n’y a pas eu de déclassement de bovins bio en conventionnel.

Filière porcs bio : une production divisée par 2 en 2023 / 2021

La consommation de porcs bio ne permet pas de valoriser l’ensemble de la production (36 % de la production ne trouve pas preneur en 2022) : en 2019, 750 porcs/semaine étaient vendus, en 2024, il n’y en a plus que 370/semaine.

Depuis 2 ans, UNEBIO a mis en place des quotas pour limiter le déclassement de porcs bio en conventionnel, mais 11 élevages d’UNEBIO (dont 4 élevages NVB) ont dû arrêter leur production (ce qui représente - 40 % de la production / - 50 % de la production de porcs bio au niveau national par rapport à 2021). Aujourd’hui, les volumes produits au sein d’UNEBIO équivalent à ceux de 2018, et souffrent toujours d’un déséquilibre matière : les jambons sont bien valorisés mais les filets et côtes nettement moins bien.

La production de porcs bio a atteint son niveau le plus bas. Si la consommation reprend, les volumes risquent de manquer, et il pourrait être difficile de mettre en place de nouveaux ateliers. Objectif pour 2024 : stabiliser cette filière après 2 années de crise éprouvante.

Et pour demain ?

Normandie Viande Bio compte actuellement 500 éleveurs qui doivent rester fédérés. En 2023, 41 éleveurs sont partis de NVB (déconversions, départs à la retraite, radiations, arrêts d’activité). En 2024, NVB s’attend encore à quelques départs.

Objectifs de volumes de NVB pour 2024 : 5 200 gros bovins / 25 veaux / 6 500 porcs / 1 600 agneaux / 15 000 volailles.

La Restauration Hors Domicile (RHD) et les boucheries d’UNEBIO sont les seuls circuits en développement. UNEBIO souhaite investir dans de nouveaux marchés de plein vent, dans l’élargissement de la gamme et dans le développement de nouveaux marchés (restauration commerciale et développement du libre-service) en mettant en avant le collectif de producteurs, solidaire et durable ; l’argument ‘’bio’’ n’arrive qu’après (moins porteur à ce jour).

Objectif de répartition des lieux de vente : 1/3 des volumes en GMS ; 1/3 en restauration ; 1/3 au détail.

Objectifs du réseau - élaboration, transformation, distribution pour 2028 :

  • 3 Comptoirs de la Viande Bio (atelier de transformation et de commercialisation)
  • 8 Bio Artisanal (boucherie et ateliers de transformation)
  • 100 points de vente
  • 60 millions de chiffre d’affaires
  • Valorisation de 25 % des animaux UNEBIO
  • Consolidation des relations partenaires (collecteurs, abatteurs, distributeurs)