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Le réemploi des contenants, une pratique à développer

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réemploi des contenants

A l’occasion du Forum Fournisseurs des circuits courts du 30 janvier à Hérouville-Saint-Clair, plus de 60 personnes ont assisté à une table ronde sur le réemploi des contenants. Un partage d’expérience très concret.

Qu'est-ce que le réemploi ?

Le réemploi, c'est la réutilisation du contenant (bocal, bouteille…) en l’état, sans transformation entre 2 usages, après un lavage efficace. Cette technique consomme beaucoup moins d’énergie que le recyclage.

Des témoignages d'expérience

Plusieurs intervenants ont témoigné sur cette pratique

  • Pierre et Christelle Burette de l’entreprise IdVerre, qui se charge de collecter, laver, reconditionner, et redistribuer les contenants, avec une équipe de 12 salariés dont une partie en insertion
  • Delphine Vandermeersch de l’entreprise Les Petites L'Ouches, qui assure la transformation de légumes en conserves pour son compte et pour le compte de producteurs et utilise des bocaux consignés ou non
  • Michel Carre, de l’entreprise Agoofy, fabricant d’étiquettes, dont l’enjeu est de fabriquer des colles et des étiquettes facilement adaptées au cycle de lavage
  • Olivier Laine, retraité de la La Ferm'Entente, ferme cidricole qui pratique la consigne de bouteilles depuis plusieurs années et lave les bouteilles sur sa ferme

Les contraites du réemploi des contenants

  • Le matériau utilisé doit être adapté : on utilise un verre plus épais et plus dense, qui résiste mieux aux chocs et à la réutilisation (notamment lorsque les bocaux sont stérilisés en autoclave ou soumis à la pression de la fermentation du cidre).
  • L’étiquette, l’encre et la colle doivent être hydrosolubles, non toxiques et bien tenir au bocal pour ne pas se décoller lors du stockage des produits.
    La colle à papier peint a été évoquée comme étant bien lavable, mais peu résistante à l’humidité.
  • La logistique : les contenants vides doivent être stockés sur le point de vente pour être ensuite récupérés :
    • soit par le producteur lui-même (cas de la ferme cidricole) lors des livraisons des produits (ce qui n’entraîne pas de surcoût logistique)
    • soit par une entreprise spécialisée, comme IdVerre, qui dispose de pallox sur des points de dépôt (principalement dans les départements 27, 76, 28 et 14) et vient récupérer les verres dans les pallox pleins.
      Ce coût est intégré au prix de vente du verre réemployé ensuite.
  • Le coût : entre le surcoût du verre plus épais, de l’eau, de l’électricité pour le lavage, de la main d’œuvre et de la logistique, le réemploi est parfois plus économique que l’achat de verre neuf. Cependant, en fonction des situations, il peut se révéler plus coûteux.

 

A l'issue de cette la ronde, les participants ont été unanimes sur l’intérêt du réemploi pour répondre aux enjeux environnementaux (transport des bocaux neuf depuis les verreries éloignées, coût énergétique pour les produire…), et aux enjeux d’approvisionnements parfois fluctuants. «En cas de crise du verre, on est sauvés, on a nos contenants !», explique un visiteur du Forum.
Les consommateurs, particuliers comme professionnels (magasins spécialisés ou généralistes) voient également ces pratiques d’un bon œil et y sont le plus souvent favorables. Le réemploi des contenants peut s’avérer être un argument de vente.

Anne Manach
Conseillère en diversification et circuits courts
Chambres d’agriculture de Normandie