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MAÏS : Bilan du suivi pyrales 2023

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MAÏS : Bilan du suivi pyrales 2023

Du 19 juin au 14 août 2023, un suivi hebdomadaire de pyrales a été mis en place en Normandie avec 36 pièges à phéromones répartis sur les cinq départements normands.

17 de ces 36 parcelles ont ensuite fait l’objet de décorticage de cannes afin de caractériser la pression réelle de cette campagne.

 

Evaluation des populations par le suivi des vols et piégeage

Des pyrales ont été piégées dans tous les départements normands cette année : l'ensemble de la Normandie est donc concernée par la présence de ce ravageur.

Les premières observations de pyrales ont été relevées dans le réseau BSV normand autour du 19 juin 2023 (semaine 25). Les captures ont alors augmenté progressivement jusqu’au 10 juillet avant de redescendre puis remonter et atteindre un pic autour du 24 juillet 2023 (figure 2).

Cette tendance cache des disparités locales fortes (figure 3). En effet sur des zones plus continentales, les parcelles suivies dans l’Orne, l’Eure voire le Calvados ont atteint un pic des vols autour du 10 juillet.

Sur les parcelles plus proches de la bordure maritime dans la Manche et la Semaine Maritime, la pression semble avoir été plus forte et plus tardive, allant de 0 à 23 captures hebdomadaires.

Cette année le vol de pyrale est caractérisé par une intensité moyenne, un pic en plein milieux de la campagne cachant de fortes disparités territoriales. Le climat globalement plus frais et humide du printemps et de l’été concoure au pic de vols plus tardif que la campagne passée.
 

Figure 2 : Comparaison pluriannuelle de la dynamique des vols de pyrales en NormandieFigure 3 : Comparaison des suivis de populations de pyrales par département en 2023

 

Attention : l’ensemble de ces résultats est à nuancer car le pourcentage d’évolution est calculé sur l’effectif de parcelles observées, effectif pouvant varier selon les semaines.

Evaluation des populations par le décorticage de cannes

Le comptage des larves au sein des cannes juste avant la récolte du maïs est important puisqu’il permet d’évaluer a posteriori le niveau d’infestation réel de l’année. Aussi, l’appréciation de l’infestation larvaire est prédictive du risque a priori pour l’année n+1.
Les 17 parcelles ayant fait l’objet de décorticage cette année confirment cette pression modérée mais très hétérogène, déjà observée par le piégeage des vols.

En effet, la moyenne des pieds atteint par des dégâts de pyrale reste faible (5.2% contre 6% en 2022). Cependant certaines parcelles présentent des dégâts assez importants avec 4 des 17 parcelles ayant dépassé 10% de pieds touchés.

Davantage de dégâts ont été recensés au-dessus de l’épis, causant ainsi moins d’impact sur la productivité des maïs concernés cette année. Pour ces parcelles, il reste nécessaire de mobiliser les leviers de prophylaxies pour diminuer les populations après la récolte.

Les leviers à mobiliser pour réduire la population de pyrales après les récoltes 

La lutte doit être organisée à l’ensemble d’un territoire et des rotations pour avoir un impact sur les populations de pyrales. Les larves hivernent à l’abri dans la base des cannes de maïs.

Elles passent par plusieurs stades larvaires avant de se transformer en chrysalide, puis en papillon au printemps suivant.

Une bonne gestion des cannes de maïs après la récolte est indispensable pour réduire les populations de pyrales et limiter ainsi la pression du ravageur l’an prochain. C’est indispensable dans les secteurs à forte pression, mais également fortement recommandé dans les secteurs à plus faible pression.

  • Pour une lutte préventive efficace, après récolte il est recommandé de réaliser un broyage fin des tiges permettant de détruire les larves ou de les exposer au froid et aux prédateurs, suivi d’un enfouissement des résidus :
    • Pour les parcelles de maïs grain, quel que soit le niveau de pression observé.
    • Pour les parcelles de maïs fourrage : dans les situations les plus infestées. 
  • L’incorporation des résidus réduit encore les chances de survie des larves. Le labour, permettant d’enfouir à une plus grande profondeur, sera plus efficace que les autres techniques de travail du sol. Un broyage réalisé aussitôt après la récolte procure une bonne efficacité contre les foreurs (50 à 70% d’efficacité), qui peut être améliorée si l’action est suivie d’un travail superficiel (75 à 85 % d’efficacité) ou d’un dessouchage du collet (95 % d’efficacité).
  • Ces techniques permettent également de diminuer la pression d’autres ravageurs potentiels du maïs encore peu présents sur notre territoire comme la sésamie ou la chrysomèle du maïs.

 

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