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Maïs : quand agronomie rime avec désherbage réussi

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Desherbage maïs

Le maïs est une culture sensible à la concurrence des adventices jusqu’au stade 10-12 feuilles (fermeture de l’inter-rang).

Or, les levées échelonnées de graminées et vivaces ou encore le développement de résistances aux herbicides compliquent la stratégie de désherbage de cette culture qui représente près de 300 000 ha en Normandie.

C’est là que les leviers agronomiques prennent tout leur sens.

 

La rotation : un facteur
important à ne pas négliger

L’alternance de cultures d’hiver et de printemps perturbe le cycle
de certaines adventices à période de levée préférentielle.

Ainsi si le gaillet, le brome ou le vulpin lèvent principalement à l’automne,
le chénopode, la renouée ou la morelle privilégient les jours longs et le sol
réchauffé du printemps pour germer.

Cet article inaugure une série de publications consacrées au désherbage du maïs, qui vous sera proposée dans le cadre du plan d’action et d’accompagnement pour un désherbage durable porté par les Chambres d’agriculture de Normandie : Phyt’eau Normandie.

Un travail en profondeur de manière occasionnelle dans la rotation

Le labour occasionnel (tous les 3-4 ans) est un levier efficace notamment vis-à-vis des graminées estivales, du ray-grass ou encore du brome. Leurs graines ayant une durée de survie limitée dans le sol, leur enfouissement durant cette période inhibe leur faculté germinative. Cette efficacité est néanmoins plus limitée sur les dicotylédones.

Un faux semis mais vraies levées

L’objectif du faux semis est de provoquer une levée massive des adventices par un travail superficiel de façon à réduire le stock grainier présent dans le sol en amont de l’implantation du maïs. La destruction de ces plantes s’effectue généralement de manière mécanique avant le semis de la culture.

Pour être efficace, ce faux semis doit cependant être réalisé dans de bonnes conditions (ajuster la profondeur de travail, sol humide pour favoriser les levées rapides) et au moins 25 jours avant le semis du maïs. Ce levier intéressant pour une grande majorité de la flore adventice levant dans les premiers centimètres, peut cependant rencontrer des limites sur certaines dicotylédones (amarante, morelle,…) ou sur graminées estivales à levées échelonnées.

Densité de semis et écartement des rangs : laisser moins d’espace à la flore adventice

Ces paramètres de semis ont une incidence directe sur l’espace et la lumière laissés aux mauvaises herbes. Un écartement plus faible entre les rangs limite ainsi la colonisation de l’inter-rang par les adventices. Couplé à un semis en condition de sol réchauffée pour favoriser la vitesse de développement de la culture dans les premiers stades, le maïs bénéficie de plus de vigueur pour gagner la course contre les adventices en passant plus rapidement sa période de sensibilité à la concurrence (entre 2 et 12 feuilles).

Et pourquoi pas la herse étrille dès les premiers stades ?

Cinq à sept jours après le semis, un premier passage de herse étrille en prélevée du maïs sur le 1er centimètre de terre permet de détruire les jeunes adventices au stade filament. Le passage en plein de cet outil possible jusqu’au stade 3 feuilles du maïs ne nécessite ni guidage, ni grande puissance de traction et offre un débit de chantier intéressant. Les conditions à respecter sont un temps sec durant les 3 jours suivant l’intervention et des adventices à un stade jeune (moins de 2 feuilles pour les graminées et moins de 4 feuilles pour les dicotylédones).

La réduction de la pression des adventices obtenue par ces actions favorise souvent la réussite du désherbage complémentaire par voie chimique. Ces leviers nécessitent cependant une combinaison entre eux, adaptée au contexte pédo-climatique de l’année et à la flore présente.

N’hésitez pas à échanger avec votre conseiller habituel pour envisager les solutions agronomiques possibles sur votre exploitation