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Monotraite et vaches nourrices : pour moins de pénibilité en élevage laitier

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Trouver des solutions pour soulager l’astreinte et la pénibilité peut faire partie de vos objectifs. Focus sur ces pratiques et exemples de mises en oeuvre

Élever ses veaux avec des vaches nourrices

Porter des seaux de lait, nettoyer régulièrement des niches ou des cases, trouver une solution pour mettre les veaux dehors et à l’herbe tout en restant en alimentation lactée… L’élevage avec des vaches nourrices est une pratique séduisante pour répondre à ces besoins de simplification. Pourtant, elle amène des questionnements : les veaux ne sont-ils pas plus sauvages ? L’adoption est-elle aussi dure qu’on le dit ? Quid de la valorisation du lait écarté de la traite ?

Chez Alain Normant, éleveur laitier bio dans le Finistère Sud, cela fait longtemps qu’on ne se pose plus toutes ces questions ! « Mes veaux sont-ils sauvages ? Regardez-les ! On est 12 personnes dans l’enclos et ils ne s’enfuient pas, au contraire, ils s’approchent ! » Pour Alain, c’est le caractère des nourrices et le temps long d’allaitement qui permet un apprentissage des jeunes génisses, les rendant dociles, habituées aux va-et-vient de l’humain. « Je leur avance le fil au pâturage, comme pour les vaches laitières. Les nourrices ont besoin de bien se nourrir et les veaux pâturent dès qu’ils sont encore tout petits ». Chez Alain, l’adoption se fait sans stress ! « Mon atout, ce sont les vêlages groupés ! Les naissances arrivent toutes dans un délai proche. Cà me permet de faire de l’adoption par lot : je choisi 3 ou 4 vaches en début de lactation et je les mets avec 6 à 9 veaux dans une case. Je surveille si tous les veaux boivent et si les vaches sont tétées. Je retire si besoin la vache qui ne se laisserait pas téter ».

Bien maîtriser cette pratique se fait avec le temps et l’expérience. Pour en savoir plus et se réassurer, la Chambre d’agriculture de Normandie organise une formation pour vous aider à mieux comprendre les clés de la réussite de cette pratique.

Traire une seule fois par jour

Temps d’astreinte long, douleurs dans le dos ou les bras, difficultés de trouver un vacher de remplacement pour plusieurs traites… La traite, bien qu’essentielle au métier d’éleveur laitier, présente au quotidien des contraintes. Et si vous décidiez de ne traire qu’une seule fois par jour ?

Depuis 2009, l’idée a fait son chemin à l’Ouest de la Bretagne. Nombreux sont les producteurs à pratiquer la monotraite. Au GAEC Saint Avé, cela a d’abord été 2 mois par an, lors de la mise à la reproduction du troupeau, afin d’avoir des animaux en état pour améliorer la fertilité. Aujourd’hui, la monotraite, c’est surtout en fin de lactation. Passés de 2 périodes groupées de vêlages à désormais 1 seule au printemps, les éleveurs préfèrent ne traire qu’une seule fois par jour des vaches qui avoisinent les 10 litres/j à la fin de leur cycle de production. C’est aussi une manière de faciliter le tarissement et la préparation au vêlage.

Chez Alain Normant, depuis longtemps, la monotraite, c’est toute l’année ! Dans un système tout herbe, sans concentré, avec des animaux dehors plus de 300 jours/an, c’est l’idéal ! « Une fois l’astreinte du matin terminée, j’organise mon après-midi comme bon me semble. J’aime faire du kayak de mer avec ma femme et mon fils. Je n’ai pas de contrainte le soir ». Bien sûr, il a fallu plusieurs années à Alain pour ajuster ses effectifs de troupeau et éliminer les vaches à cellules. Mais aujourd’hui, ce choix est une évidence : « Dans quelques années, je cèderai ma ferme. Si nous voulons voir demain des jeunes s’installer en élevage laitier, il faut leur montrer que ce métier est compatible avec les besoins d’aujourd’hui : avoir du temps libre et une vie privée. Je ne suis pas inquiet pour la reprise, je sais que c’est un modèle que peut séduire ! ». Et ne croyez pas qu’en monotraite, on vit d’amour et d’eau fraîche (mais presque !). Alain livre 200 000 litres de lait et dégage 30 000 euros de revenu disponible, en plus de payer un salarié !

Passer en monotraite, ça se réfléchit et ça se calcule aussi. C’est ce que vous propose la formation « Oser la monotraite » organisée par la Chambre d’agriculture de Normandie