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Cultures intermédiaires - CIPAN

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Comment en tirer profit ?

(*) CIPAN : Culture Intermédiaire Piège à Nitrates.

Sauf dérogation particulière, la réglementation impose désormais une couverture hivernale des sols en Zone Vulnérable (et autres cas particuliers), afin de limiter le lessivage des nitrates et lutter contre l’érosion des sols.

Il est possible de répondre à cette exigence réglementaire, et en même temps constituer des stocks fourragers, ou simplement en tirer profit au niveau agronomique.

Deux stratégies possibles :

  • Faire simple et peu coûteux
  • Reconstituer son stock fourrager

Pour faire simple et pas cher

L’objectif est d’implanter une culture intermédiaire avant une culture de printemps et d'obtenir un développement suffisant pour piéger l’azote du sol présent entre la récolte du précédent et de début du drainage (vers la mi-novembre environ).
 
Le choix de l’espèce devra aussi prendre en compte sa facilité de destruction.

Dans cette situation, le recours à la moutarde est souvent la solution la plus commode et la moins chère (possibilité de semis à la volée). Il est possible aussi de recourir à des céréales type avoine de printemps.

D'autres espèces telles que la phacélie permettent de casser des cycles de maladie tout en ayant un réel intérêt en terme de piégeage d'azote, couverture des sols, structuration de l'horizon travaillé du sol.

Itinéraires possibles pour l'implantation simplifiée des couverts

MOUTARDEAVOINE
FAUX SEMIS 
Technique prioritaire si la parcelle possède un stock de graines d'adventices important. Dans cette situation, le semis du couvert peut être retardé.
Déchaumage avec semis simultané au semoir centrifuge (8-10 kg / ha) + Roulage.
ou
Semis au semoir centrifuge + Déchaumage superficiel (*) + Roulage.
Semis à 60-80 kg/ha au semoir à engrais en damier.

Déchaumage.

Roulage.

 

(*) si l’outil de déchaumage utilisé ne peut pas travailler superficiellement, mieux vaut semer sur le déchaumage et rappuyer derrière.

► Le roulage peut être facultatif en fonction du travail de rappuyage réalisé par l’outil de déchaumage.
 
Le coût des interventions spécifiques d’implantation (semis-déchaumage-roulage) se situe entre 20 et 30 euros.

► Le semis devra être réalisé si possible avant fin août pour assurer un développement suffisant au cours de l’automne. En semant tôt un couvert, on augmente les risques qu'il gèle. Le degré d'avancement de la végétation rend le couvert plus gélif. Un semis très précoce pour de la moutarde peut conduire à une floraison anticipée et une absorption d’azote limitée dans le temps. Cela ne permet pas de capter l'azote issu de la minéralisation automnale.

Depuis peu les semenciers commercialisent des moutardes "tardives" qui sont à privilégier en cas de semis avant le 1er septembre.

Les céréales ont une capacité d’absorption plus faible que la moutarde et les crucifères en général.

Les légumineuses (à semer uniquement en mélange en l'absence de récolte) ont une réelle capacité d'absorption de l'azote du sol, en plus de capter l'azote atmosphérique.

L'azote contenu par ces légumineuses est disponible en quantité significative (25 unités si production d'au moins 1,5 t de MS), sans toutefois permettre de fertiliser la culture suivante, loin de là.

Les conditions pour bénéficier de cet apport d'azote sont :

  • Semer tôt. Une légumineuse a besoin de plus de chaleur et d'ensoleillement que les crucifères et graminées pour se développer. En cas de semis tardif du couvert (au-delà du 15-20 août) il y a un intérêt décroissant à semer de la légumineuse.
  • Ne pas détruire tôt car l'azote pourrait être rapidement lessivé : pas avant fin janvier.

CIPAN à l'échelle de la rotation

Les objectifs, en plus du piégeage des nitrates, seront: 

  • Une bonne couverture de sol (pour concurencer les adventices).
  • Des enracinements variés qui explorent une grande partie du sol.
  • Une production importante de biomasse pour de la matière organique fraîche dans la rotation.

Introduire des légumineuses dans la rotation via le couvert permet de diminuer l'apport d'azote sur les cultures suivantes.
Dans ce cas, les mélanges d’espèces différentes sont intéressants pour cumuler les facteurs favorables de chacune et casser les cycles des maladies. Par contre, il faudra nécessairement utiliser un combiné de semis ou un outil pour semis direct (coùt d'implantation de 50 à 60 € /ha).

La destruction de certaines espèces peut être difficile (ex: radis) et l'équilibre entre espèces est parfois délicat à réaliser.

Pour tirer un avantage du couvert il faut si possible le semer avant le 1er septembre et idéalement autour du 15 août. Les conditions climatiques après le semis et le degré d’humidité des sols conditionneront la bonne levée du couvert et son développement.
 
Il est important de noter qu’un couvert ne permettra pas de "restructurer" le sol. Il va permettre de maintenir un bon état structural dans les 30 premiers centimètres (très intéressant dans les sols qui prennent facilement en masse), mais la courte présence du couvert et son développement racinaire limité ne permettent pas qu'il rattrape une semelle de labour ou des zones très tassées.

Faut-il implanter un couvert avant une culture d’automne ?

C'est entre colza et semis d'automne que les repousses de l'oléagineux sont imposées (minimum 1 mois).

Il est possible de réaliser un couvert entre deux blés pour "couper" la rotation (choix d’un couvert de crucifères, faciles à implanter pour un semis peu coûteux).

La principale difficulté est la durée très courte de l’interculture qui implique un semis immédiat après récolte pour obtenir un développement du couvert ; le recours aux faux semis pour gérer le désherbage est alors impossible, de même que la lutte contre les vivaces réalisée généralement sur cette période.

Il faudra détruire le couvert maxi 2 semaines avant le semis suivant (Remarque : Le broyage d'une moutarde brune arrivée à fleur provoquerait une biofumigation en l'enfouissant aussitôt, mais l'effet escompté sur le piétin échaudage n'est pas encore complètement prouvé).

En système classique, la gestion d’un volume de végétation important peut être délicate et pénaliser l’implantation à suivre. Cette technique sera donc plutôt réservée à des implantations en semis direct avec des matériels permettant de semer dans des résidus importants.

Comment implanter des couverts dans la rotation maïs/maïs ?

Pour le moment, la réglementation n’impose rien dans le cas de récolte tardive ou de sols très argileux (sauf cas particulier), hormis un broyage fin des résidus, ou tout au moins leur enfouissement superficiel dans le cas du maïs grain, tournesol.

Sinon, le semis d'un couvert est obligatoire en monoculture de maïs ensilage, dans les 15 jours suivant l'ensilage (malgré le faible intérêt agronomique et environnemental).

Seul le semis sous couvert permet d’obtenir des résultats satisfaisants en termes de piégeage d’azote et de développement du couvert. La technique consiste à semer le couvert au stade 6-8 feuilles du maïs lors d’une intervention de désherbage mécanique (bineuse associée à un semoir centrifuge à l’avant du tracteur).

La CIPAN végète jusqu’à la récolte puis se développe rapidement après l‘ensilage. Certes, un développement trop rapide d'un RGI peut nuire au rendement. Cette espèce peut aussi paraitre inappropriée en l'absence de récolte (la destruction de la CIPAN doit être mécanique)

Et la destruction du piège à nitrates ?

D'un point de vue technique, le maintien en place d’un couvert n’a plus d’effet sur les pertes en nitrates à partir de la fin automne. A partir de là, la destruction doit intervenir au moins 6 semaines avant l’implantation de la culture suivante.

Avant un semis de maïs, le couvert peut donc rester en place jusqu’au mois de février, .

Pour un semis de pois, destruction de la CIPAN au plus tôt après le 15 novembre si possible.

Attention également aux parcelles qui sont difficilement praticables au printemps : pour celles-ci, la destruction doit intervenir dès que possible à partir du 15 novembre.
 
En cas de couvert très développé et de technique d’implantation classique, un broyage est  généralement nécessaire pour faciliter la dégradation des tissus végétaux, leur attaque par les micro-organismes et leur incorporation au sol.

Avant un maïs ou un tournesol, il est possible d'attendre les fenêtres de gel significatif (le plus souvent vers la 2nde quinzaine de janvier et à la mi-février). A cette occasion, le passage de rouleau sur gel est efficace, si le couvert est assez développé, et si c'est réalisé au bon moment et à bonne vitesse de travail (Enb passant au bon moment en début de dégel, le résultat est saisissant sur phacélie, avoine ou pois.

Le paillage produit protège efficacement les sols battants.

Sur couvert moins développé, il suffit de détruire mécaniquement (dents ou disques). Avec le passage d'un outil lourd, attention au tassement du sol !
Sinon, faire un désherbage systémique, en particulier après récolte du couvert.

Le choix d’espèces gélives est un bon moyen d’éviter toute intervention spécifique de destruction.

Cultures intermédiaires et légumineuses : quelle efficacité ?

L’association de légumineuses dans les CIPAN (Cultures Intermédiaires Pièges à Nitrates) est une pratique en vogue, pour enrichir le sol ou ajouter de la valeur à une culture dérobée.

Le développement de la légumineuse, donc la date de semis, détermine le gain d'azote (au maximum 40 unités, en général entre 10 et 20 unités utiles).

Les légumineuses sont intéressantes dans les rotations sans apport d'effluents, où l'azote est parfois limitant au démarrage de l'interculture.

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