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Le prix du blé revenu un an en arrière

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conjoncture prix blé 2022

Après une forte hausse, démultipliée depuis le début du conflit en Ukraine, le prix du blé connait en début d’année 2023 une tendance baissière marquée.

Avec un prix autour de 286 €/tonne sur le marché à terme européen, le prix est désormais tout juste supérieur à celui de l’an passé à la même date (+ 7 %).

Il est en recul de 16 % par rapport au prix du début de la campagne.

Prix du blé

 

L’entrée en guerre de la Russie en Ukraine le 24 février dernier a fait s’envoler les prix des céréales dans un contexte déjà haussier, faisant passer les autres facteurs d’évolution au second plan.

D’ordinaire moins volatil que la Bourse ou le pétrole, le marché des produits agricoles connait depuis de fortes secousses et une volatilité toujours plus accrue.

Des facteurs de risque qui ne maintiennent pas les prix

Depuis fin octobre, le prix du blé est orienté à la baisse pour différentes raisons :

  • Des perspectives de récolte décevantes dans l’hémisphère sud (sécheresse en Argentine et inondations en Australie) qui ne se sont finalement pas réalisées, avec une récolte record en Australie, provoquant une détente des bilans : les stocks mondiaux de fin de campagne sont en légère baisse par rapport à l’année précédente mais dans une moindre mesure par rapport aux précédentes prévisions ;
  • Une pression de la mer Noire qui a accru ses exportations : après un retard en début de campagne, la Russie a réalisé des exportations record en novembre, qui se sont poursuivies, leur blé étant plus compétitif que le blé de l’Union Européenne. Le prix des assurances sur le transport de blé russe ne décourage pour le moment pas les acheteurs. L’Ukraine a également pu, grâce au corridor d’exportation, sortir 18 millions de tonnes de céréales et autres denrées alimentaires de ses silos. Des frappes russes sur les infrastructures logistiques interrogent toutefois sur les disponibilités et la qualité à venir des stocks.
  • La remontée de l’euro par rapport au dollar qui diminue notre compétitivité face aux autres origines ;
  • Peu de craintes sur la récolte de blé 2023, malgré les retards de semis, tempêtes et périodes de froid observées jusqu’ici chez les principaux pays producteurs.

La demande des acheteurs (Pakistan, Tunisie, Égypte, Algérie, Chine, notamment) n’a pas suffi pendant cette période à maintenir le niveau de prix.

La mer Noire reste le principal point d’attention des marchés. Certains experts considèrent ainsi que Vladimir Poutine a imposé une diplomatie de grains : en effet, les stocks mondiaux sont en apparence élevés, mais plus d’un tiers de ces stocks se trouvent en Russie qui peut donc influer fortement sur les marchés, d’autant que les volumes disponibles annoncés par la Russie sont mis en doute par les observateurs des marchés.

Fin janvier, différents facteurs d’inquiétude s’ajoutent qui pourraient soutenir les prix :

  • De fortes interrogations sur l’avenir de la demande chinoise et le redémarrage de son économie ;
  • La prolongation de la sécheresse en Argentine ;
  • Des doutes sur l’optimisme russe quant aux volumes exportables.

Compte tenu des prix très élevés des charges (engrais, GNR, ...), la profession souligne que le prix du blé proposé aux producteurs de blé risque de ne pas atteindre le seuil de rentabilité pour la récolte à venir de l’été 2023.

Des exports français records

La qualité de la récolte française ayant été meilleure que l’an passé, la campagne commerciale est facilitée et, combinée à l’absence des origines russes et ukrainiennes en début de campagne, la France a battu son record d’exportation sur les premiers mois de campagne.

Toutefois, l’ensemble de la campagne ne devrait pas être record, du fait du manque de disponibilités.

Fin décembre, la France avait exporté plus de 10 millions de tonnes de blé vers les pays tiers (notamment Égypte, Algérie, Maroc et Chine) et près de 7 millions de tonnes vers l’Union Européenne, soit 70 % de ses objectifs annuels d’exportation quand ils sont d’habitude de 40-50 % à la même date.

 

Service Économie, Veille & Prospective
Direction Innovation Recherche Développement

 

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