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L'avenir des grandes cultures

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80 personnes présentes à la 5e édition des rencontres Economie & Marchés agricoles

Organisé le 27 septembre 2016 par les Chambres d’agriculture de Normandie et présidé par Jean-Louis BELLOCHE, Président du comité d’orientation économie et
prospective des Chambres d’agriculture de Normandie, cet après-midi de réflexion était construit autour de trois temps forts :

  • la présentation du bilan d’automne de la ferme Normandie établi par le pôle économie et prospective ;
  • l’intervention de Yannick CAREL, économiste chez Arvalis, sur la compétitivité de la filière céréalière française ;
  • et l’organisation d’une table ronde visant à discuter de l’avenir de la filière grandes cultures normande à horizon 15 ans.

Bilan d’automne 2016 : trou noir pour la ferme normande !

A la crise de l’élevage qui dure depuis le début de l’année 2015 s’ajoute cette année une baisse des rendements sans précédent dans le secteur céréalier. Cette moisson catastrophique avec des impacts hétérogènes selon les territoires est d’autant plus frappante qu’inattendue. Le bilan d’automne de la ferme normande fait une première évaluation à date des effets mesurables sur le revenu normand de l’année 2016.

La compétitivité de la France sur le marché mondial des céréales

Selon, Yannick CAREL, la Normandie bénéficie d’une position géographique avantageuse (proximité de grands ports, conditions pédoclimatiques, proximité de bassins de consommation…). Selon lui, quatre leviers de compétitivité sont mobilisables : la mécanisation et l’organisation du travail, la gestion de l’assolement et des rotations, la gestion des intrants et les rendements.
En France, le dynamisme de la recherche et développement agricole est une force. Il devrait conduire au développement de nouveaux débouchés (énergie, chimie du végétal…)
et à l’émergence d’innovations (en termes, par exemple, de génétique et d’agriculture de précision) permettant à la filière grandes cultures française de rester compétitive face à la menace que représente l’émergence rapide de nouveaux concurrents (la Russie et l’Ukraine notamment).

Optimisme pour la filière grandes cultures dans 15 ans

Impliqués dans la mise en marché des grandes cultures, différents intervenants normands ont exposé leur vision de la filière dans 15 ans.

Pascal PREVOST - Président de la coopérative de teillage de lin du Neubourg – soutient que la recherche de gains passe par la qualité. Dans la crainte d’un excès d’offre de lin, il est nécessaire de gérer l’offre et de développer de nouveaux marchés comme par exemple celui des éco-matériaux.

Philippe HALLE – Directeur commercial des établissements Lepicard – estime que les techniques de production vont évoluer (agriculture de précision, nouvelles technologies…) et que de nouveaux marchés vont se développer (agriculture verte…). Il y a un enjeu croissant pour la qualité.

Benoit CARTON – Directeur de la CGB Normandie et la C-S2B (Coopérative de semences et services des betteraviers) – voit apparaître de nouveaux enjeux organisationnels dans le développement de la filière des betteraves sucrières. La fin des quotas et l’augmentation de la demande mondiale de sucre vont conduire à une augmentation de la production et à une nouvelle gestion des outils industriels.

Jean-Charles DESCHAMPS – Président de la coopérative Capseine – voit le développement de deux enjeux forts : répondre aux cahiers des charges établis par les clients importateurs nécessite de s’intéresser plus attentivement à la qualité des productions ; rechercher des nouveaux débouchés pour les productions.

Christian DUCHEMIN – Directeur général des établissements Duchemin (production conditionnement et commercialisation de pommes de terre) – souligne la nécessité de s’adapter à de nouvelles exigences. Ainsi, le développement de l’agro-écologie conduit à l’instauration de nouvelles pratiques et à une nouvelle gestion de l’organisation du travail. La demande en pommes de terre biologiques est forte et semble être une opportunité intéressante. Celle-ci nécessite de mettre au point de nouvelles techniques de production.

Nicolas LAIGLE - Directeur agrofourniture AGRIAL – note que les nouvelles contraintes environnementales qui pèsent sur les agriculteurs peuvent aussi être perçues comme une opportunité. Conduisant à un retour aux fondamentaux de l’agronomie, ces contraintes peuvent contribuer au développement de systèmes de production plus résilients sur le plan économique, comme la polyculture-élevage par exemple.

Benoit BOUQUET – Agriculteur élu de la Chambre d’agriculture de Normandie – rappelle que l’anticipation des besoins du monde doit conduire dès aujourd’hui à une adaptation des productions. L’accroissement démographique de la population mondiale nécessite, par exemple, d’anticiper l’émergence de nouveaux besoins en protéines et d’y adapter la production végétale.

A l’écoute des intervenants de cette table ronde, deux enjeux apparaissent essentiels pour l’avenir de la filière grandes cultures : la création et/ou l’adaptation à de nouveaux marchés ; ainsi que le développement de nouvelles méthodes de productions favorisées par le développement du machinisme et une nouvelle organisation du travail agricole.

La capacité de la filière grandes cultures normande à s’adapter à ces nouveaux enjeux permet aux membres de la table ronde d’afficher de l’optimisme quant à l’avenir de la filière. Les résultats catastrophiques de la récolte 2016 semblent donc être une exception.

Florian FOUGY, Pôle Economie et Prospective des Chambres d’agriculture de Normandie

Journée organisée par les Chambres d'agriculture de Normandie.

Ces travaux du Pôle Économie et Prospective bénéficient du soutien de la Région NORMANDIE, d'AGRIAL et de CRÉDIT AGRICOLE NORMANDIE

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